Le Secours populaire a investi 22 000€ pour offrir un vrai Noël à 500 familles nîmoises touchées par la précarité. La 13e édition du grand libre-service de Noël s'est déroulée hier, mercredi, aux Costières à Nîmes.

Fabiola, 47 ans, pousse son caddie le long du parcours mis en place par le Secours populaire. Tous les deux mètres, elle marque un arrêt, ses triplettes âgées de 6 ans sur les starting-blocks. Les mains tendues, elles reçoivent, le visage fendu d'un large sourire caché derrière leur masque, un filet rempli de mandarines, des conserves de fruits et de légumes, des bouteilles de lait, des tranches de saumon, des oeufs... Mais aussi, une bûche au chocolat et des boîtes de cadeaux surprises. Ludivine, Cassandra et Jennifer serrent dans leur bras les peluches offertes par une bénévole du Secours populaire. "On les adore", lâchent-elles en coeur.

"Vous n'imaginez pas à quel point c'est important"

Fabiola les observe émue. "Ça met du baume au coeur. Je suis très heureuse. Il y a dans ce caddie beaucoup de choses que je n'aurais jamais pu acheter." Cette maman qui élève seule ses trois filles fait partie des 500 bénéficiaires en situation de précarité à participer à la 13e édition du grand libre-service de Noël organisée par le Secours populaire hier aux Costières à Nîmes. Des familles monoparentales ainsi que des personnes âgées qui vivent avec moins de 5€ par jour et par personne. L'association a investi 22 000€ pour leur permettre de passer de belles fêtes. Concernant les cadeaux surprises, il s'agit de boîtes collectées - près de 2 000 - chez différents partenaires et dans lesquelles ont été placés quelque chose de bon, de beau, de chaud ainsi qu'un petit mot gentil. "C'est trop beau, vous n'imaginez pas à quel point c'est important. On ne peut dire que merci à tous les bénévoles du Secours populaire", Rajmonda, 38 ans, maman de trois enfants.

Les étudiants n'ont pas été oubliés. Le 29 décembre, une distribution spéciale sera organisée pour les plus démunis à la Cité Matisse à Nîmes. "Ils sont de plus en plus nombreux à être touchés par la précarité, assure Myriam Fabre, la secrétaire générale du Secours populaire dans le département. En 2020, nous avons accompagné 450 étudiants, alors qu'en 2020, ils étaient 169." La hausse malheureuse des chiffres se généralise à l'ensemble des publics suivis par le Secours populaire. "15 000 colis ont été distribués en 2019 sur tout le Gard, 88 292 en 2020. Et nous craignons le printemps prochain. L'augmentation du coût de l'électricité et du gaz, risque de générer des mises en difficulté très fortes", s'inquiète Myriam Fabre. Reste à savoir si l'association aura les ressources nécessaires pour y faire face.

Stéphanie Marin