OTAGES AU NIGER Le rappel des faits depuis le 15 septembre 2010
Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010. Un commando faisait irruption dans la ville minière dans le nord du Niger, et enlève sept personnes à leur domicile, travaillant pour Arevaou Sogea-Satom, une filiale du groupe Vinci. Dans les environs d'Arlit, on extrait l'uranium qui fait marcher une partie des centrales nucléaires françaises.
L'opération a été menée par Abdelhamid Abou Zeid, l'émir d'AQMI, chef de la katiba (compagnie) Tariq Ibn Ziyad. Les otage sont alors emmenés en voiture vers le nord du Mali, dans la région de l'Adrar des Ifoghas où l'on peut les cacher aisément. Ce site sert de plaque tournante dans le "commerce" des otages et il ne sont malheureusement pas les premiers. Ils sont séparés en plusieurs groupes et sont régulièrement obligés de changer de campement. La vie est dure, notamment avec la promiscuité permanente mais sans violence physique.
Toutefois le chef Abou Zeid a déjà été à l'origine de l'éxécution d'un otage britannique en 2009. les négociations s'annoncent difficiles. Le colonel Jean-Marc Gadoullet, un ancien de la DGSE, travaillant pour Satom va obtenir en février 2011 la libération de trois personnes le malgache Jean-Claude Rakotarilalao, diabétique, Alex Kodjo Awando, togolais et Françoise Larribe, l'épouse de Daniel Larribe, seule femme du groupe. Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand restent alors prisonniers.
La machine à négocier se grippe. La somme versée pour les otages apparait exorbitante et François Hollande nouvellement élu président ne veut plus négocier alors qu'un affrontement au Mali lui semble devenu inévitable. Le 13 janvier le président réunit les famille à l'Elysée, dont Françoise Larribe, pour leur signifier que la France ne paierait plus. Les familles vivent cette annonce comme une trahison.
Pendant ce temps , AQMI et ses alliés ont pris le contrôle militaire de tout le nord du Mali. Début janvier 2013, une poussée vers le sud va déclencher l'intervention française baptisée "Serval". Abou Zeid est tué mais on ne retrouve pas les otages. Les familles plongent alors dans l'enfer de l'incertitude. Alors que l'on retrouve dans la région de Tessalit le corps d'un autre otage français enlevé en 2011, Philippe Verdon, la tension est à son comble. En juin pourtant une vidéo montrait les quatre otages vivants redonnant un peu d'espoir aux familles et relançant les négociations.
La suite on la connait, les familles vont décider de rompre le silence demandé et vont commencer à manifester leur soutien et à obtenir celui des populations, les banderoles vont fleurir aux frontons des mairies et particulièrement dans le Gard ou Françoise Larribe va témoigner à de nombreuses reprises.
Raphaël MOTTE
raphael.motte@objectifgard.com
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