PONT-SAINT-ESPRIT Nucléaire : tout savoir sur la distribution de pastilles d’iode
Une réunion publique sur la campagne de distribution des pastilles d’iode dans le cadre du Plan Particulier d’Intervention de la centrale nucléaire du Tricastin était organisée hier soir à Bollène.
Et dans le Gard, une seule commune reste concernée par le PPI du Tricastin, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Pont-Saint-Esprit.
Protéger la thyroïde
Alors comme les populations de toutes les communes situées dans un rayon de 10 kilomètres autour de la centrale, les près de 11 000 spiripontains vont devoir faire un tour chez leur pharmacien prochainement.
« L’objectif est de renouveler les comprimés d’iode distribués par l’Etat depuis 1997 aux riverains, explique Stéphane Castaglioli, directeur de cabinet du préfet de la Drôme. C’est un médicament, il a une date de péremption, et on y arrive. »
De l’iode à n’ingérer que sur consigne expresse du préfet, mais pourquoi en prendre en cas d’alerte nucléaire ? « L’iode se fixe sur la thyroïde, et s’il s’agit d’iode radioactif cela peut augmenter le risque de cancers, explique Marie Thomines, cheffe de la division de Lyon de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). C’est notamment le cas chez les plus jeunes. L’iode stable (contenue dans les comprimés, ndlr) viendrait se fixer sur la thyroïde, et l’iode radioactive ne pourrait plus se fixer. »
Notez qu’il n’y a que « très peu d’allergies et de contrindications », dixit Marie Thomines, et que « la grossesse et l’allaitement ne sont pas des contrindications, au contraire. » Notez que l’ensemble de la population peut en prendre, seule la posologie change, d’un quart de comprimé chez le nourrisson à deux comprimés chez l’adulte.
« Ce ne sera pas ‘premier arrivé, premier servi’ »
Concrètement, les spiripontains vont recevoir un courrier « avec un bon de retrait qui permettra d’aller dans une pharmacie de la liste fournie pour retirer gratuitement les comprimés », poursuit le directeur de cabinet.
La distribution concernera les habitants, mais aussi les établissements recevant du public comme les entreprises, les écoles, les lieux culturels, les lieux cultuels, sportifs, bâtiments communaux… « Il faut constituer un stock à la hauteur de la capacité de la salle », explique Stéphane Castaglioli, avant de préciser que le nombre de comprimés distribué est déclaratif. En clair, « il n’y a pas de contrôle », selon le directeur de cabinet du préfet de la Drôme, qui affirme que « les pharmacies seront approvisionnées, ce ne sera pas ‘premier arrivé, premier servi’. » Mieux vaut donc ne pas mégoter.
Et aussi :
La réunion publique a été l’occasion de rappeler les réflexes à adopter en cas d’alerte nucléaire. Vous pouvez les retrouver, ainsi que beaucoup d’informations complémentaires, ici.
Thierry ALLARD
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