Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 16.02.2014 - elodie-boschet - 4 min  - vu 725 fois

PORTRAIT DE VILLAGE La Grand Combe : un coup du droit et un direct du gauche

Ludovic Bouix. Photo DR/EB

Une mairie entièrement rénovée à reprendre à La Grand Combe. Ph DR/RM

Dans les Cévennes gardoises, la population grand'combienne va devoir choisir entre deux hommes incarnant des visions politiques fortement opposées lors des élections municipales. D'un côté, le maire communiste sortant Patrick Malavieille brigue un nouveau mandat. De l'autre, le conseiller municipal d'opposition Ludovic Bouix UDI, rejoint par les sensibilités de l'UMP. L'oustider divers droite Amédée Spéziale n'est pas entré en course bien qu'il avoue vouloir tenter sa chance.

"Mon seul drapeau, c'est celui du Renouveau de La Grand-Combe" assure Ludovic Bouix

La Grand-Combe, c'est son village d'enfance. C'est la commune où il a décidé de s'investir dès son plus jeune âge en étant élu, à 16 ans, au Conseil municipal des jeunes. "J'y ai découvert l'histoire et le fonctionnement d'une collectivité et cela m'a conduit à devenir conseiller municipal en 2001" explique t-il. Là, il prend le temps d'observer l'organisation de la vie communale et de travailler en profondeur les dossiers, de manière à être prêt à assumer les responsabilités d'un premier magistrat. Ainsi, en 2008, il se présente face à Patrick Malavieille qui remporte le scrutin avec 51% des voix. Ce dernier devance également deux autres listes, une citoyenne et une UMP, avec lesquelles Ludovic Bouix a aujourd'hui réussi à faire l'union. "Nous avons travaillé à rassembler les oppositions locales pour qu'elles deviennent majorité" commente t-il. Pendant six ans, il se prépare donc à l'échéance de 2014, structure ses projets et ses propositions et monte sa liste "L'Union pour le Renouveau". À 40 ans à peine, il dit avoir l'âge où "l'on a l'énergie et la ténacité nécessaires pour relever les défis". Enseignant au Campus de l'apprentissage à Alès et dans un collège à Uzès, il a prévu, s'il est élu, de poursuivre son métier à mi-temps afin de pouvoir se consacrer "très sérieusement" à la fonction de premier magistrat. Parmi les grands enjeux de son programme, Ludovic Bouix s'est fixé des priorités pour que La Grand-Combe "se développe comme Alès a pu le faire à seulement 14 km de chez nous". Et ce développement, il passe pour lui dans un premier temps par l'entrée de la commune dans l'agglomération : "Nous aurons plus de moyens, de services et cela coûtera moins cher aux contribuables". Ensuite, la création d'une maison de santé publique pluridisciplinaire (MSPP) complétée par un pôle santé-mobile, est l'une de ses ambitions phares, sur laquelle il a travaillé durant de longues années aux côtés de sa proche collaboratrice Céline Ferrer. Un projet qui fait écho à celle d’une quarantaine de professionnels de santé du bassin de La Grand-Combe, regroupés en association et soutenus par Patrick Malaveille. "Sauf qu'il s'agit pour eux d'un pôle de santé privé qu'ils ne prévoient même pas d'implanter sur le chef-lieu de canton (La Grand-Combe, Ndlr) mais sur la commune des Salles-du-Gardon" dénonce t-il. Toujours dans son objectif d'être "au service de la population", Ludovic Bouix a aussi en tête la mise en place d'une Police municipale ou intercommunale qui interviendrait "à la sortie des écoles, sur la surveillance des marchés mais aussi sur les problèmes de voisinage" en collaboration avec la gendarmerie actuelle. Pour ce qui est de l'emploi, le candidat veut donner aux commerces et à l'artisanat les moyens "de créer des filières d'avenir" sur le territoire. Mercredi 26 février, Ludovic Bouix dévoilera 96 propositions "concrètes et réalistes" à la population "et sept grands projets structurants". L'occasion d'aiguiller les électeurs qui de toute façon, auront le dernier mot.

Patrick Malavielle, l'avantage d'un bilan

Patrick Malavieille, Ph DR/RM

Face à Ludovic Bouix, Patrick Malavielle dispose au moins de deux différences au départ. D'une part nul est besoin de le présenter (ni de rappeler son parcours politique) aux habitants. (Pour les autres nous les invitons à retrouver ici le portrait  que nous lui avons consacré en décembre dernier : "Patrick Malavieille : la politique entre tradition et modernité"). Autre différence : le bilan sur lequel il peut s'appuyer et appuyer son programme pour les années à venir. Il est certains que ces différences seront qualifiées d'avantages pour les uns et deviendront des handicaps pour ceux qui estiment qu'on l'a assez vu ou encore qu'il a fait les mauvais choix. Comme il  l'explique , son nouveau projet sera de protéger, rassembler, construire. “À la Grand Combe il faut  être capable d'aller de l’avant sans oublier le passé" dit le maire qui estime, avec par exemple des dossiers comme le classement du Puits Ricard ou encore les fêtes de Charbon Ardent, qu'on  ne peut pas lui reprocher de tirer un trait sur le passé. Patrick Malavielle reste très optimiste pour La Grand Combe dans la durée. “À l'échelle de l'histoire les villes connaissent des cycles de développement qui reposent sur des opportunités. Notre situation en bordure des Cévennes est aujourd'hui un atout. Je crois sincèrement que la ville peut se construire un nouvel avenir". “La démographie, qui était en chute depuis 1952, vient de repasser dans le positif !".  Les grandes lignes de son programme ont été dessinées : Le développement économique comme priorité ("parce que c'est lui qui permet de faire le reste"), dans une ville qui rayonne, ("il faut pour cela arriver à changer l'image de la ville qui n'est pas toujours bonne", dit le maire), avec un gros investissement sur les leviers du logement  ("continuer à construire pour que la ville ne soit pas une ville subie, mais une ville choisie"), de la culture et du cadre de vie. Un programme qui n'est pas tout a fait figé puisque des réunions de quartiers sont encore prévues mais qui propose déjà six grand chantiers : le développement durable, les solidarités, la jeunesse, l'éducation, mieux vivre ensemble et la citoyenneté.

Une troisième liste ?

Amédée Spéziale se présentera-t-il aux municipales ? Celui qui annonçait la couleur dès l'an dernier lors de la création de l'association Pacte de citoyenneté  en lançant "qu'avec tout ce qu'il avait vu il ne s'associerait avec personne" a continué en période de pré-campagne à taper tant sur les uns que sur les autres. Son atout serait un carnet d'adresses bien fourni et des amis de tous les bords. En attendant la candidature de Ludovic Bouix ayant obtenu le soutien de l'UMP, cela laisse Amédée Spéziale orphelin (voire même dissident !) de l'UMP. On ne sait toujours pas s'il parviendra à constituer une liste.

Elodie Boschet et Raphaël Motte

Elodie Boschet

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