Avec la prise de fonctions du nouveau président Steeve Calligaro en novembre dernier, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre au Rugby Club Nîmois. Quasiment assuré d'intégrer la Nationale 2 la saison prochaine, le club se fixe pour objectif d'atteindre la Nationale (futur Pro D3) d'ici trois ans. Pour y parvenir, le budget devrait augmenter de 1,1 M€ sur cette période afin de recruter une dizaine de joueurs professionnels par an. Dès la saison prochaine, c'est un nouveau staff qui arrive. 

"Reprendre notre place de sport majeur à Nîmes", voilà ce qui motive le nouveau président Steeve Calligaro. Remettre le RCN sur la scène nationale du rugby français, cela a forcément un prix mais la direction a un plan bien ficelé. En trois ans, le budget devrait passer de 1,6 M€ à 2,7 M€, "ce qui est largement faisable", assure le président. Comment ? "Il faut investir dans la localité", répond t-il. C'est ainsi que le RCN multiplie les opérations avec la ville de Nîmes, l'armée ou encore les Compagnons du devoir et développe le rugby dans les écoles de la ville. Une fonction à laquelle est exclusivement dédiée Ilan Valderrama, joueur en équipe Senior et embauché par le club.

Cette augmentation de budget passe évidemment par les collectivités et notamment par la municipalité nîmoise, déjà principal financeur du club. "Jean-Paul Fournier a envie d'avancer avec le club", confie Steeve Calligaro au sujet d'un maire qu'il qualifie de "passionné de rugby". Outre l'argent public, le soutien financier passe également par les partenariats avec les entreprises. "On en compte 230, le but est de passer à 300. On devrait y arriver d'ici deux ans." Plus de moyens afin de davantage structurer le club et de voir grand sur le plan sportif. Les rugbymen nîmois sont en passe d'officialiser le premier objectif fixé : terminer dans les quatre premiers en Fédérale 1 pour composer le nouveau championnat de Nationale 2 créé la saison prochaine, qui correspond au quatrième échelon du rugby français.

"On est premier de poule à plus de 16 points du cinquième, on sera en Nationale 2 l'année prochaine", savoure notre interlocuteur. En fin de saison, il y aura ainsi une phase finale à jouer avec pourquoi pas l'opportunité de soulever un trophée. Ensuite, le club souhaite accéder à la Nationale (futur Pro D3) d'ici trois ans. Cela implique de basculer d'un effectif semi-pro à une majorité de joueurs professionnels. "Aujourd'hui, on a 40 personnes sous contrat mais que trois personnes qui ne font que du rugby. Chaque année pendant trois ans nous allons grossir l'effectif d'une dizaine de professionnels", présente le successeur d'Olivier Bonné. Sept, huit recrues pros issues de clubs de Nationale voire même de Pro D2 sont attendues dès la saison prochaine. Pour équilibrer le groupe, autant de joueurs devraient quitter le RCN.

Le duo Aguilar-Poulon nommé

Et pour gérer cette équipe compétitive avec "un recrutement ambitieux et réaliste", la direction a choisi de mettre en place un nouveau staff, "capable de nous accompagner sur la voie de ce professionnalisme." Le choix s'est donc porté sur Guillaume Aguilar pour devenir entraîneur principal à compter du 1er juillet et ce pour trois saisons, "c'est une des premières fois à Nîmes que l'on va avoir un entraîneur pro", souligne le président. Actuellement manager de l'AS Mâcon où il gère 35 joueurs pros, ce coach champion de France de Fédérale 1 en 2019, âgé de 39 ans, s'occupera également des avants. En tant que joueur, il compte 10 saisons en Fédérale 1 avec les clubs de Chalon-sur-Saône et Mâcon (247 matches).

Anthony Aguilar n'arrive pas seul puisqu'il est accompagné dans cette nouvelle aventure de Jean-Baptiste Poulon qui sera en charge des lignes arrières. Un retour aux sources dans son club de cœur pour ce technicien reconnu de 42 ans, qui a fait les beaux jours du stade Kaufmann en tant que joueur, formé au club et qui a permis au club de remonter de la Fédérale 3 à la Fédérale 1 (de 2013 à 2017). Ambition et identité, sont les maîtres mots de cette nouvelle ère. Le manager général actuel Nicolas Alcalde a décidé de rechausser les crampons. "Je ferais tout pour qu'il arrive à rejouer. Il a envie de finir sur une note positive et il le mérite." En revanche, Jean-Baptiste Cuq et Jean-Michel Millet quitteront le club en fin de saison.

"Il y a une réflexion sur les tribunes"

"Je ne viens pas pour un gros coup pendant deux ans et me lancer ensuite en politique. S'il faut je serai président pendant dix ans", assume ce chef d'entreprise ambitieux et déterminé qui veut structurer le RCN à tous les niveaux. Par exemple, en permettant au staff de bénéficier de données précises sur les joueurs en plaçant sur eux des GPS. Mais aussi au niveau des infrastructures. Les bureaux administratifs ont été déplacé sur le site du "Drop" que le club a racheté afin d'offrir plus d'espace aux joueurs.

Un président qui souhaite faire de chaque match un événement en organisant une journée rugby complète. Ce dimanche, c'est une centaine d'anciens joueurs du RCN qui participe à un tournoi le matin avant que les Seniors affrontent Mazamet. Une évolution qui passe aussi par une modernisation du stade Kaufmann, "avec la mairie, il y a une réflexion sur les tribunes, le terrain en lui-même avec l'éventualité de mettre un synthétique et même le parking", conclut Steeve Calligaro qui s'est lancé dans un vaste projet pour rendre ses lettres de noblesse au RCN.

Corentin Corger