Publié il y a 5 h - Mise à jour le 04.07.2025 - François Desmeures - 2 min  - vu 136 fois

SAINT-CHRISTOL-LÈS-ALÈS Coudène traite désormais ses propres effluents pour soulager la station d'épuration

L'usine Coudène est située avenue Campello

- François Desmeures

La société christolenne, spécialisée dans la brandade de morue à l'échelle industrielle, a mis en service un système de traitement de ses eaux usées et de ses boues, directement au sortir de l'usine. Elle évite ainsi de laisser traiter par la station d'épuration de la commune, qui n'en a pas la capacité, des milliers de mètres cubes de rejet d'une eau salée. L'Agence de l'eau a financé près d'un tiers du dispositif. 

Le fonctionnement a été expliqué à Christophe Rivenq, président d'Als Agglo, Éric Giraudier, président de la CCI, et Jean-Charles Bénezet, maire de Saint-Christol-lès-Alès • François Desmeures

Les volumes étaient bien trop importants pour une station d'épuration calibrée pour 8 500 personnes. "On doit traiter entre 50 et 70 m³ d'eaux usées par jour", confie Caroline Ledesma, directrice de l'usine Coudène située avenue Campello, en direction d'Anduze, à Saint-Christol-lès-Alès. L'usine a rejoint ce site en 2005, déménageant d'un lieu dévasté par les inondations de 2002.

La nature du produit nécessite, en effet, beaucoup d'eau. "On achète la morue salée, et on doit la dessaler sur place." Afin de liser les rejets de cette saumure, une cuve est désormais dédiée à l'eau souillée, ce qui permet de la relâcher à un rythme acceptable par les canalisations d'évacuation et, au final, la station d'épuration. Un soulagement pour le maire, Jean-Charles Bénezet, qui voyait arriver, dans les cuves de la station d'épuration, des quantités d'eau bien supérieures à ce que les citoyens de sa ville utilisent. Ce qui "mettait en danger la capacité à construire et à installer des populations à Saint-Christol", explique Jean-Charles Bénezet.

Caroline Ledesma, directrice de l'usine • François Desmeures

"Toute la partie graisses et alimentaires est digérée par des bactéries", dans des piscines en béton enterrées jusqu'à 7,50 m dans le sol. La boue extraite de ce traitement est, ensuite, déshydratée, mise dans un épaississeur, sur-concentrée et pressée, puis stockée dans une benne. "On n'en a rempli qu'une depuis la mise en fonction du dispositif, en novembre dernier, explique un salarié en charge de la visite du nouveau dispositif. Ce qui veut dire qu'on n'a pas d'intérêt à construire un méthaniseur."

Dans ces piscines en béton, enfoncées dans le sol, les effluents reçoivent un traitement biologique • François Desmeures

Dans le cadre de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), seules des entreprises locales ont travaillé sur le chantier, à commencer par Epur, dont le siège est à Thoiras, mais aussi Benoi TP, SCAIC ou le cabinet CEREG d'Alès. 

À l'arrière, une benne, étape ultime des boues déshydratées et compressées • François Desmeures

Les quatre contrôles et analyses, réalisés depuis septembre, ont livré des "résultats au-delà de nos espérances", confie Caroline Ledesma, qui oriente aussi les regards vers l'ombrière photovoltaïque créée sur le nouveau parking. "On vise 20% de notre consommation électrique produite par du renouvelable, et même 100% le week-end." La pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de l'usine a également été mise à l'étude.

Sur le parking, l'ombrière photovoltaïque • François Desmeures

Avec 110 employés (jusqu'à 150 en été) et un chiffre d'affaires de 22 millions d'euros, Coudène est LE mastodonte de la brande de morue en France. En plus de sa marque propre, elle fournit pratiquement toutes les grandes surfaces en marque distributeur. Épuration et élergues renouvelables représentent un investissement d'environ 1,8 million d'euros, dont 605 000 € financés par l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse.

L'usine Coudène est située avenue Campello • François Desmeures

François Desmeures

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