SAINT-CHRISTOL-LÈS-ALÈS L'autonomie alimentaire n'a pas attiré les élus d'Alès Agglo

La rencontre avait lieu à la Maison pour tous de Saint-Christol-lès-Alès
- François DesmeuresDéjà reporté d'octobre à février, le défi Locavore de Stéphane Linou, qui vise à faire prendre conscience du peu d'autonomie alimentaire des territoires, a motivé des membres de quelques communes de l'agglomération. Mais, finalement, bien peu au regard des enjeux de "sécurité civile" que le conférencier souhaitait mettre en avant, et avec lui l'association AGIR 30 (association gardoise pour les intérêts de la ruralité) qui était parvenue à faire financer la formation par le PAT (projet alimentaire territorial).
Jean-Charles Bénézet était bien là, en tant que maire de la commune, et a accueilli les participants. Quelques élues de sa commune sont restées, ainsi qu'une de Vézénobres, une autre de Saint-Privat-des-Vieux et uen de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Dans la douzaine de personnes venues participer, à l'invitation de l'association AGIR 30, on retrouvait ensuite des membres de l'association elle-même, le référent de Que Choisir à Alès, ou d'Alès Agglo. Mais, donc, peu d'élus parmi les 72 communes de l'agglo, alors même que l'enjeu peut apparaître comme vital, au point que Stémhane Linou milite pour que le volet alimentaire soit intégré aux PCS (plans communaux de sauvegarde).
En jeu, donc, rien de moins que l'autonomie alimentaire d'un territoire à travers le tour de France qu'effectue l'Audois Stéphane Linou, depuis son défi Locavore de 2008 (qui avait, d'ailleurs, popularisé le terme). Pour l'agglomération alésienne, l'autonomie est estimée à deux, voire trois jours. Et, ceci, dans le cas où aucun incident soudain ne vienne rendre hystérique le besoin de faire des stocks chez les habitants...
En "vieux paysan", le viticulteur Louis Julian, de Ribaute-les-Tavernes et membre de la Confédération paysanne, est venu témoigner de la disparition de ses confrères depuis des décennies. "Il est très difficile de faire de l'agriculture aujourd'hui", a entamé Louis Julian en expliquant que s'il n'avait pas transmis l'exploitation à ses fils, personne n'aurait désormais pu la racheter.
"Nous ne sommes pas à l'abri d'un gros problème", a poursuivi le viticulteur en annonçant une "guerre du pain" à la suite d'une récolte de blé tendre catastrophique en 2024. Et dénoncé un excédent commercial agricole de la France en trompe-l'oeil, les excédents des champagnes et spiritueux masquant le fait qu'on importe 60% de nos fruits et légumes et qu'on est à peine à l'équilibre en matière de viande. "C'est un vieux sujet de ce monde, a entamé Stéphane Linou, le lien entre alimentation et sécurité". Un lien distendu en très peu de décennies, avec la surabondance qui a accompagné, en Occident, la croissance des Trente glorieuses. "Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, la pénurie était la règle."
"Alès est à 1,56% d'autonomie alimentaire"
Stéphane Linou, "Locavore"
"Dans la sécurité nationale, il y a la sécurité alimentaire, poursuit Stéphane Linou. L'objectif n'est pas de dire aux politiques ce qu'il faut faire, mais de prendre un angle qu'ils n'ont pas forcément." En élue d'opposition alésienne et à l'agglo, Béatrice Ladrange a rappelé qu'au "moment du Covid, la question de l'alimentation locale était sur le tapis" et que le manque d'autonomie est "une fragilité de notre territoire et de ses habitants". Mais preuve que la question n'est pas évidente pour tout le monde : parmi les participants figurait un ancien salarié au long cours de Super U Anduze, qui disait ne pas voir le lien entre sécurité alimentaire et sécurité nationale, tout en affirmant que le supermarché dans lequel il avait travaillé possédait "moins de trois jours de stock".
"Alès est à 1,56% d'autonomie alimentaire, enfonce Stéphane Linou. La moyenne nationale est à 10%. Cela veut dire que 98% de ce qu'on mange arrive par camion et que, dans le même temps, 97% de la production locale s'en va." En contradicton complète avec, notamment, l'axe 4 du projet alimentaire territorial de l'agglo, qui vise à "préserver et développer les terres cultivables pour une production agricole de qualité et adaptée aux besoins du territoire". En même temps, Béatrice Ladrange signale aussi que la commission du projet alimentaire territorial "ne s'est pas réunie depuis un an".
"Est-ce que, dans le monde, la production alimentaire est pensée en matière de risques et de sécurité ? Et inversement ? Et est-ce que les décideurs pensent cela comme un sujet ?" Les chaises sans beaucoup d'élus étaient déjà une forme de réponse, malgré les engagements vertueux sur le papier... Pourtant, lors de deux buffets "Locavore", Stéphane Linou et AGIR 30 se sont appliqués à montrer qu'il était possible de manger localement, mais pas sans passer par la réorganisation des filières.
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