SAINT-CHRISTOL-LEZ-ALÈS Absentéisme prononcé, parents d’élèves inquiets
Depuis une dizaine de jours, un collectif de parents d’élèves du lycée Jacques-Prévert alerte la presse en dénonçant « les conditions d’enseignement » d’une professeure de français ayant à sa charge quatre classes. Lui est notamment reproché un fort absentéisme conjugué à un mode de notation « illisible » assorti d’une communication « inacceptable. »
Ce mercredi, peu avant l’entrée en vigueur du couvre-feu, une trentaine de parents d’élèves et certains de leurs enfants s’étaient donnés rendez-vous devant l’enceinte du lycée Jacques-Prévert de Saint-Christol-lez-Alès. Une mobilisation initiée par Marianne Vernet qui, depuis plusieurs semaines, cherche une issue favorable au maintien de conditions d’enseignement acceptables pour son enfant scolarisé en classe de Première.
En cause, les absences répétées d’une professeure de français ayant à sa charge trois autres classes. Peu avant Noël, les parents ont dans un premier temps acté des démarches individuelles en tentant chacun de leur côté d’alerter la direction de l’établissement et la professeure de français elle-même. Parce qu’ils n’ont pas obtenu les réponses espérées, confrontés à une direction qui « semblait tomber des nues » en apprenant le dysfonctionnement, les contestataires se sont unis derrière Marianne Vernet devenant un peu malgré elle la porte-parole du collectif.
Une vague de 0/20
« Mon fils avait déjà cette prof l’an dernier en classe de seconde. Elle était régulièrement absente mais la crise sanitaire n’a fait que renforcer son absentéisme », reconnaît la jeune maman. Et d’ajouter : « Ce n’était pas comme ça non plus en matière de communication et de notation l’année dernière. Les formulations des appréciations qui vont suivre les élèves tout au long de leur scolarité sont inacceptables. »
Peu avant la fin du premier trimestre, les élèves auraient reçu « une vague inexpliquée de 0/20 », suivie « pour certains, après réclamation; d’un rehaussement des notes. » D’autres résultats « sont tombés après l’arrêt supposé des notes et ont, pour la plupart d’entre nous, fait baisser de trois points la moyenne », raconte une élève en classe de Première, qui a souhaité préserver son anonymat.
« Ça pose un problème d’égalité des chances »
Parce qu’elle est une personne jugée "à risques" au regard de la pandémie, l’enseignante concernée est autorisée à dispenser ses cours en distanciel depuis octobre dernier. Mais « les cours en visio ne fonctionnent pas toujours » et « même à distance elle n’est pas toujours présente », regrette cette même élève qui, avec certains de ses camarades, a interpellé « les profs qui sont là depuis longtemps. » Ces derniers, après leur avoir fait part de leur impuissance, auraient indiqué que « ça se passe comme ça depuis plusieurs années avec elle. »
Un papa, lui-même enseignant, s’inquiète du gouffre qui pourrait se creuser entre les enfants dont les parents auront les moyens de financer des cours particuliers et ceux qui ne le pourront pas. « Ça pose un problème d’égalité des chances », fait-il remarquer, en mettant en évidence « le manque de perspective » des élèves de Première qui ne connaissent toujours pas le mode d’évaluation auquel ils vont être soumis pour le baccalauréat de français en juin prochain. « On ne sait pas s’ils vont avoir l’examen habituel pour lequel ils ne sont absolument pas préparés ou s’ils vont être évalués à partir du contrôle continu qui serait tout aussi désastreux puisque beaucoup n’ont pas la moyenne à cause de la distribution de zéros. »
Un(e) prof en présentiel
Alerté par de nombreux courriers de parents au mois de décembre dernier, le directeur académique des services de l’Éducation Nationale (DASEN) a ensuite rencontré la direction de l’établissement. Un rendez-vous à l’issue duquel l’inspection de la professeure de français a été ordonnée. Celle-ci a eu lieu le 13 janvier dernier. « L’inspectrice lui a proposé de se mettre en autorisation d’absence spéciale (ASA) covid. Elle pourrait être tranquillement chez elle en étant payée mais ne semble pas vouloir l’accepter », regrette Marianne Vernet.
Parce qu’il ne veut plus que son fils se retrouve face à l’écran du centre de documentation et d’information (CDI) dans lequel n’apparaitrait pas toujours l’enseignante de son fils, le papa anonyme fait « une demande simple » : « un ou une prof de français en présentiel devant nos enfants. »
Présent mercredi soir aux côtés des parents d’élèves, Jean-Michel Suau, conseiller départemental délégué à la Protection de l’enfance et à la Famille, prévoyait de « récupérer le dossier » pour adresser un courrier au DASEN.
Corentin Migoule
Pour rappel, depuis novembre, comme dans la majorité des lycées de l'Hexagone, les élèves du lycée Prévert sont passés à un système dit "hybride" qui consiste en une alternance de cours en présentiel et en distanciel , une semaine sur deux, en demi-groupes.
Contactée à plusieurs reprises par le biais du secrétariat, la direction n'a pour l'heure pas donné suite à nos sollicitations.
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