"Une exposition des 20 ans, pour alerter les gens que nous sommes là, résume Julie Katan, alors qu'on a vu tellement de lieux apparaître depuis..." La maîtresse des lieux ne se plaint pas, elle constate juste que le foisonnement participe de l'invisibilisation. Pourtant, la galerie tient depuis 20 ans. Et les sollicitations d'artistes ne manquent pas. Le choix artistique, depuis la création du lieu, n'a jamais été de se limiter à l'offre environnante. "On avait des murs vides. On s'est dit 'Ce serait bien d'ouvrir les murs de cet espace'. On avait quelques artistes. On en a invité neuf, et on a démarré l'aventure."
Placée sous de bons auspices dans le village qui abrite Robert Crumb, son épouse aujourd'hui disparue, Aline Kominsky-Crumb (qui a participé à la création de la galerie), et, par intermittence, sa fille Sophie Crumb, la galerie "accueille des artistes qui n'ont pas de lieu où exposer, poursuit Julie Katan. On leur fournit une vitrine pour exposer leur travail." Et la zone de cololecte dépasse largement le creuset régional, avec "des artistes américains, brésiliens, colombiens, etc."
En plus des expositions, "en 2019, j'ai commencé des ateliers de poterie pour les enfants". Côté expositions, "on reçoit toutes les semaines un à deux book d'artistes, de partout. Mais le problème reste de transporter les oeuvres." De quatre expositions annuelles, la galerie a revu ses ambitions à la suite de la période Covid, passant à deux expositions, l'une d'hiver, l'autre d'été.
Et en ne fermant la porte à aucun art, "BD, dessins, sculptures, peintures... On fait tout. Je ne trouverais pas juste de se spécialiser dans un petit village. Comme ça, chacun peut trouver son bonheur", sourit Julie Katan. Pour les 20 ans, une vingtaine d'artistes tapissent les murs et meubles de la galerie. On y retrouve évidemment la famille Crumb, dont des grands formats quasi photographiques en noir et blanc de Sophie Crumb. La mère a fédéré le fils, qui expose lui aussi pour la première fois ses propres dessins.
Mais aussi le permanent belge Blouk ; Nils Bertho, "qui a exposé à la halle Saint-Pierre, à Paris" ; Charlotte Dualé, céramiste de Berlin ; ou encore Moolinex, dessinateur qui dédicacera ses oeuvres ce samedi. L'une des artistes fondatrices de la galerie, Jane Caro, est aussi présente, ou une plus récente, très engagée sur les récits des migrants, Hélène Deghilage. À noter que toutes les oeuvres sont en vente. Et constituent des cadeaux de Noël originaux...
Exposition jusqu'au 11 avril. La galerie Vidourle Prix est ouverte tous les jours sur rendez-vous, et le samedi, de 10h à 12h30. galerievidourle@gamil.com