Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 22.06.2013  - 3 min  - vu 216 fois

SOUVENIR Des colombes pour porter à tire-d'ailes la solidarité d'un peuple aux quatre otages du Niger

De gauche, de droite, du centre, bon nombre de personnalités se sont associées à ce rassemblement du souvenir et de la solidarité. un seul message sur leurs lèvres : tout mettre en oeuvre pour libérer les quatre otages du Niger. - Picasa

P1080502"Il en est fini de la compassion et du silence. Il est temps d'agir et non de faire semblant, les familles ont fait le choix de mandater les filières des sociétés Areva et Vinci, qui employaient les otages, des gens simples et ordinaires arrachés au quotidien, dans leur lit. Il faut que Hollande décide et vite... nos pères, frères, époux  doivent rentrer au plus vite !  Maintenant, il faut que les choses bougent, les services de l'Etat et les sociétés qui les ont envoyés là-bas doivent les sortir de là, d'autant que si l'on en croit la dernière vidéo - postée par les ravisseurs en août 2012 - ils sont dégradés physiquement et psychologiquement ".

Même si le ciel de Nîmes était d'un  bleu toscan, l'ambiance était lourde et compassée, émouvante et pesante, ce samedi en fin de matinée à Nîmes, où le comité régional de soutien des quatre otages du Niger organisait, en collaboration avec le conseil général du Gard, un rassemblement en souvenir de Daniel Larribe, Marc Feret, Thierry Dol et Pierre Legrand. Employés des sociétés Areva et Vinci, tous quatre ont été enlevés le 15 septembre 2010 à Arlit au Niger et sont depuis détenus par des terroristes d'AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique). Soit 1010 jours de captivité dans des conditions épouvantables : la détention la plus longue jamais enregistrée pour des otages civils, dont les visages sont désormais gravés dans nos mémoires... pour n'en sortir que lorsqu'ils fouleront, libres, le tarmac de l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

Au pied du bâtiment du conseil général du Gard qui fut le tout premier à apposer une banderole du souvenir sur la façade, prise de parole de Damien Alary, président de l'assemblée départementale; Franck Proust, maire-adjoint de Nîmes et député européen; Jean-Yves Baudrier, président du comité régional de soutien; Yannick et Marion, gendre et fille de Daniel Larribe. • Picasa

Partagé par quelque 250 personnes réunies devant la banderole du souvenir apposée depuis 6 mois sur la façade de l'hôtel du département, puis sur l'esplanade où a eu lieu un lâcher de colombes, invitées à leur porter à tire-d'ailes le message des ces parents, amis et proches "qui n'en peuvent plus de cette attente insupportable et de cette solitude interminable", ce rassemblement a revêtu un caractère particulier. Plus offensif qu'à l'ordinaire. Un peu comme s'il s'agissait de mettre en demeure le gouvernement de ne surtout pas laisser passer l'occasion qui pourrait se présenter de voir ces otages libérés sans trop de délais, après les contacts renoués entre les ravisseurs et les émissaires des deux employeurs.  Ainsi, après la discrétion médiatique imposée par le gouvernement qui travaille en sous-main à leur libération "mais qui se compromettrait dans des prétextes fallacieux et des mensonges", l'indignation, le mépris et la colère ont pris le pas. Et on se dit dans les rangs des familles et de leurs amis que la vie de quatre hommes n'a pas de prix, soit-il celui de la rançon (30 M€) qu'Areva et Vinci seraient, semble-t-il, disposés à verser. "Il est du devoir de la France d'assurer la sécurité de ses ressortissants et de trouver la solution la plus rapide. Les familles de Daniel, Marc, Thierry et Pierre sont désespérées ", a commenté Jean-Yves Baudrier, président du comité Languedoc-Roussillon de soutien aux otages du Niger.

P1080504 Des sanglots dans la voix et les yeux embués par cette si longue attente, la fille de Daniel Larribe, Marion, n'a pas dit autre chose lorsqu'elle a imploré le gouvernement "de prendre de vraies décisions" pour que lui revienne, à Mialet (Gard) ce père aujourd'hui âgé de 60 ans, qui a déjà perdu à tout jamais plus de mille jours de son existence. Une manifestation semblable a été organisée ce samedi dans sept villes de France, afin que le silence ne soit jamais synonyme d'oubli et moins encore de renoncement.

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