TAVEL Laure Poisson : « Les Japonais apprécient le Tavel en accompagnement de la cuisine asiatique »

Laure Poisson et Magy Roudil
- Photo Yannick PonsFin juin, la cérémonie de remise des prix du Challenge international du vin avait lieu à la vinothèque de Châteauneuf-du-Pape en présence de Florence Corbalan, sommelière et ambassadrice du concours pour la région sud. Dans cette édition 2025, les Côtes-du-Rhône étaient mis à l’honneur, dont l’AOC Tavel représentée par Laure Poisson. Entretien.
Objectif Gard : Pouvez-vous nous présenter les caractéristiques des vins de Tavel que vous proposez ?
Laure Poisson : Nous sommes la seule cave à proposer des sélections parcellaires issues de nos trois terroirs de Lauzes, galets et sables. Ces terroirs apportent à nos vins une belle complexité associant structure et minéralité. Nos jeunes parcelles issues de nos trois terroirs permettent d’élaborer un vin d’assemblage.
Tavel produit-il uniquement du rosé ?
Oui, Tavel, c'est 100 % rosé ! Il n’existe pas de Tavel rouge ou blanc. C’est un rosé structuré, de macération, issu d’un assemblage de jus de saignée et de presse. Il est pensé pour la gastronomie, avec une belle intensité aromatique, des fruits rouges et noirs comme la mûre ou la cerise, et des notes épicées grâce à la Syrah et au Mourvèdre.
Comment sont composées vos cuvées en termes de cépages ?
On travaille sur un assemblage à majorité de cépages rouges, environ 85 %, avec notamment du Grenache, de la Syrah, du Carignan, du Mourvèdre et un peu de Cinsault. Il y a aussi un petit pourcentage de cépages blancs comme la Clairette, le Bourboulenc et le Picpoul. Cette combinaison apporte à nos vins un équilibre entre fruité, structure et épices.
Où peut-on acheter vos vins ?
Nos cuvées sont disponibles directement dans nos caveaux de Tavel et Saint-Laurent-des-Arbres. Nous sommes la seule cave coopérative des Côtes-du-Rhône à proposer les trois crus : Tavel, Lirac et Laudun. On trouve certains de nos vins au Mas des Agriculteurs à Nîmes ou à la Maison des Vins de l’Espiguette. Pour les prix, c’est généralement entre 8 et 10 € la bouteille pour un Tavel, particulièrement ceux qui ont été médaillés.
Comment se porte le marché pour vos vins et quelles sont vos perspectives ?
Il y a eu une baisse globale de la consommation en France, mais nous gardons un bon dynamisme grâce à la qualité et à la notoriété de notre cru. À l’export, nous travaillons beaucoup avec l’Amérique du Nord, notamment le Canada, et avec la Scandinavie où Tavel est bien implanté et a été cette année encore élu le Meilleur rosé de Suède. Nous développons aussi le marché japonais, qui apprécie le Tavel en accompagnement de la cuisine asiatique, et nous regardons vers l’Angleterre et l’Europe de l’Est pour de futures perspectives.