Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 28.05.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 953 fois

UZÈS Le préfet en visite à Haribo, entre situation sociale et distinction de l’ancien directeur

Le président d'Haribo France Jean-Philippe André, le préfet Didier Lauga et la directrice du musée du bonbon d'Uzès Corinne Monteil (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Venu vendredi après-midi pour décerner les insignes de Chevalier de l’Ordre national du mérite à l’ancien directeur du site Haribo d’Uzès, le préfet Didier Lauga a également eu l’occasion de parler de la situation sociale du site avec le président du directoire d’Haribo France.

Une situation quelque peu tendue actuellement, le plan de la direction visant à diminuer de 10 % les coûts de production rencontrant l’opposition de la CGT et de la CFDT.

« Nous avons des écarts de compétitivité »

Si Haribo va bien, et se développe, comme le confirme le président de la filiale française Jean-Philippe André, les usines françaises de Marseille et d’Uzès vont être amenées à faire des efforts : « on a une quinzaine d’usines en Europe, et inévitablement elles se comparent en performances. Ici on est un peu à l’abri de la comparaison brute, puisque nous y fabriquons des produits spécifiques. Le problème est moins dans la productivité que dans la compétitivité, il y a les 39 heures en Allemagne, 33 % de charges contre 47 % ici… Nous avons des écarts de compétitivité. »

Des écarts que les actionnaires auraient du mal à comprendre : « nous avons eu des discussions très longues et nous leur avons expliqué que nous voulions continuer à travailler en local, car on est fiers de ça, de ces 750 emplois », poursuit Jean-Philippe André. En conséquence, la direction française a décidé de tendre vers une diminution de 10 % des coûts de production à l’horizon 2018, « en annualisant le temps de travail, en passant les cadres au forfait jour, comme dans 90 % des entreprises, et en réorganisant les ateliers. » Résultat : « il y a un différentiel de 100 équivalents temps plein sur les sites d’Uzès et Marseille », explique le président avant d’ajouter qu’« il y aura zéro licenciement, on va mettre en place un plan de départs volontaires à la retraite, et nous avons 70 intérimaires sur les deux usines. »

Un point qui inquiète la CGT et la CFDT, deux syndicats minoritaires à l’échelle du groupe qui ne comprennent pas la situation alors que l’entreprise se porte bien. Alors la direction va demander l’avis du personnel : « si les salariés sont pour, même si la CGT et la CFDT sont contre, on appliquera le plan, dans le cas contraire, on laissera tomber », affirme le président. Un président qui affirme que « si on ne fait pas ce plan, on va entrer dans une baisse de volumes, c’est idiot alors que nous sommes la marque la plus puissante du marché français. » « C’est logique », se contentera de répondre le préfet Didier Lauga. Verdict du vote interne le 6 juin.

Et aussi :

Le préfet a remis les insignes de Chevalier de l'Ordre national du mérite à Gilbert Bec, ancien directeur de l'usine uzétienne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le « papa du Dragibus » distingué : l’ancien directeur de l’usine Haribo d’Uzès Gilbert Bec, uzétien de naissance qui a fait toute sa carrière dans le groupe, a été fait Chevalier de l’Ordre national du mérite. Une récompense pour la longue carrière de celui que Jean-Philippe André qualifie de « papa du Dragibus », qui a notamment dans sa carrière développé « une technique de dragéification unique au monde », a précisé le préfet. Entré en 1974 Gilbert Bec est également à l’origine du musée du bonbon d’Uzès, qui fête ses vingt ans cette année et qui reçoit 300 000 visiteurs par an. Aujourd’hui retiré mais toujours membre du directoire d’Haribo France, Gilbert Bec, très ému, a souhaité « partager cette distinction avec tous ceux qui ont travaillé avec (lui). »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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