Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.03.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 2081 fois

ALÈS Condamné à 2 ans de prison pour des violences sur sa mère et sa sœur, il frappe sa femme le soir même

Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le 18 janvier dernier, Valentin était condamné par le tribunal d’Alès à 2 ans de prison, dont la moitié avec sursis, pour des violences sur sa mère et sa sœur handicapée, en plein centre-ville d’Alès, sous l’œil des caméras de vidéosurveillance. Le soir même, ce Roumain de 29 ans s’en est pris à sa femme.

Ce lundi 18 janvier, la peine de 2 ans de prison n’a manifestement pas coupé l’appétit de Valentin. Quand il rentre chez lui le soir de sa condamnation (le maintien en détention n’avait pas été prononcé pour la partie ferme de la peine, Ndlr) dans son hébergement fourni par l’association La Clède, Valentin entre dans une colère noire lorsqu’il découvre que sa femme n’a pas préparé le repas.

Il la frappe à plusieurs reprises, ce qu’il va nier tout au long de l’audience dans un français approximatif, en suppliant les juges, mains en prière, de bien vouloir le croire. « Tout le monde ment. Je comprends pas tout ce que vous m’accusez (sic). Je suis rentré, j’ai fait l’amour avec elle et maintenant elle me met un gros bordel », explique-t-il à la présidente du tribunal correctionnel d’Alès, Amandine Abegg.

Pourtant, sa femme, qui lui a donné deux enfants, a bien eu un doigt cassé par un violent coup de balai et maintient à l’audience, en évitant soigneusement son regard, que c’est bien Valentin qui en est l’auteur. « Je ne sais pas comment elle s’est cassée la main. Je ne sais pas ce qu’elle fait derrière moi. Mon père a gonflé la tête de ma femme », poursuit l’accusé qui avance aussi que son père aurait couché avec sa femme et qu’il serait à l’origine d’un complot contre lui. Le papa, présent à l’audience en fauteuil roulant, préfère en rire.

Lui aussi a déposé une plainte contre son fils qui l’aurait menacé avec un fusil ou qui aurait également coupé la roue de son fauteuil avec un sabre. « Cet homme est un psychopathe, un drogué, dit-il en parlant de son fils. Il faut l’emmener dans un hôpital psychiatrique parce que sinon il va tous nous tuer », s’alarme-t-il par la voix d’une interprète roumaine.

« Je vous demande de protéger Madame », renchérit maître Géraldine Atthenont pour la partie civile. Le procureur, Cyrille Abbé, lui, propose de protéger tout le monde en demandant 3 ans de prison avec maintien en détention, son expulsion du territoire ainsi que la déchéance de ses droits parentaux.

Pour la défense de Valentin, maître Joris Numa tente le tout pour le tout et plaide la relaxe. Pour cela, il s’appuie sur l’absence d’expertise psychiatrique et de certificats médicaux : « On le juge pour des violences habituelles depuis 5 ans et on n’a aucun certificat médical », pointe-t-il. Il dénonce enfin les « confusions importantes » dans les déclarations de la femme et du père de son client. Des arguments qui n’emportent pas l'adhésion du tribunal. Valentin est condamné à 2 ans de prison avec maintien en détention, l’interdiction de paraître dans le Gard pendant 5 ans et le retrait de son autorité parentale. La victime recevra 2 000€ de dommages et intérêts.

Tony Duret

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