Publié il y a 1 an - Mise à jour le 27.03.2023 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 7133 fois

ASSISES Il attache sa fille âgée de 11 ans et la laisse se noyer dans le Rhône

La petite Sarah, 11 ans, retrouvé morte dans le Rhône : son père aux assises

Photo DR. La petite Sarah retrouvée morte dans le Rhône, son père accusé de meurtre

Depuis plusieurs jours, en ce mois de juillet 2020, la police est à la recherche d’un père de famille qui est soupçonné d’avoir enlevé, sa fillette, une petite Gardoise de 11 ans. Elle sera découverte morte noyée dans le Rhône à Avignon quelques jours plus tard, les pieds et les mains attachés. Le père de famille est renvoyé à partir de ce lundi 27 mars devant la cour d’assises du Vaucluse pour “meurtre”.

Sergio Gil Gonzales, 38 ans, de nationalité espagnole, est séparé de sa compagne, une habitante du Gard, depuis 2018. 18 mois qu'il ne supporte pas cette séparation liée en grande partie à son alcoolisme et à son attitude violente. Après plusieurs mois passés dans sa région natale en Espagne, il est revenu vers les Angles où sa fille Sarah, 11 ans, vit avec sa maman. Il n'a pas de droit de garde pour la petite.

Un premier rendez-vous en terre gardoise s’est bien passé quelques jours avant. Si l’ex-compagne ne veut pas reprendre la vie commune, elle ne s’oppose pas à ce que sa fille voit son père, bien au contraire, elle estime que le lien entre l’enfant et le père doit être maintenu.

Ce samedi 18 juillet, la mère de famille n’a aucune raison de craindre la venue de son ancien compagnon, qui récupère leur fille pour une balade à la journée. Un rendez-vous est fixé sur le parking d'une grande surface des Angles, la maman laisse partir sa fille sans savoir à cet instant qu'elle ne la verra plus vivante.

Le papa achète une corde deux jours plus tôt avec laquelle il attache sa fille

Car le soir, la fillette ne rentre pas et son ancien compagnon est injoignable. Des appels, des sms lancés à la volée sans aucune réponse, comme si le portable du père de famille était inactivé. Dans la soirée de samedi, la mère de famille se morfond. Un peu de retard est possible, mais elle ressent au fond d’elle une crainte envahissante, synonyme de malheur dans la famille. Elle essaie de se raisonner, un père ne peut faire du mal à sa fille. Pourtant, les minutes, les heures, puis les jours passent et le désespoir se mue en tragédie pour la maman.

Le portable du chauffeur poids lourd espagnol est inactivé, sa fille est introuvable. Une enquête pour "disparition inquiétante", est initiée, elle va trouver son épilogue le 23 juin dans la journée, avec un équipage nautique qui sonde le Rhône à la recherche de la fillette, le fleuve va rendre le corps de la malheureuse. La petite Sarah est inanimée, morte dans le fleuve, les mains et pieds liés par une corde achetée par le père de famille deux jours plus tôt.

L’enquête pour disparition inquiétante devient une affaire criminelle de premier plan. Le père, premier suspect qui a été arrêté un peu plus tôt dans un centre commercial des Angles dans le Gard, évoque un accident, avant de devoir baisser pavillon face aux enquêteurs de la police judiciaire qui lui font remarquer qu’une mort par accident est incompatible avec les constatations médico-légales et surtout avec le fait d’avoir retrouvé cette enfant entravée. Durant les 48 heures de garde à vue, avant sa mise en examen pour le meurtre de sa fille et son incarcération provisoire, le père de famille n’explique pas son geste et se borne à répéter aux enquêteurs : "Je ne sais pas ce qui m'a pris", en affirmant ensuite qu’il a eu « un coup de folie".

La petite Sarah, 11 ans, n'a subi aucune autre violence. "Elle n'a pas été assommée, elle n'a pas été étranglée ou frappée. Elle s'est noyée" avait confirmé à l’époque de la découverte du corps le procureur de la République d'Avignon. La petite fille qui avait un léger handicap, est découverte les mains et les pieds attachés. Elle aurait été poussée dans l'eau par son père, samedi 18 juillet dernier. Ce dernier l’a vu s’éloigner du bord, se débattre, être piégée par ses entraves sans réagir en laissant couler sa fille unique.

Depuis son interpellation au centre commercial E. Leclerc aux Angles, le meurtrier présumé a beaucoup varié dans ses déclarations devant les enquêteurs, puis devant le juge d’instruction, sans jamais donner les raisons de ce passage à l'acte.

La question de la préméditation de la mort de sa fille

« Il n’a jamais donné d’explications claires à ce geste, la seule chose que l’on sait avec certitude, c'est qu’il ne supportait pas la séparation d'avec la maman », expliquait il y a plusieurs mois maître Geiger pour Objectif Gard le magazine. Il défend la mère de famille et les proches de celle-ci. Mais la question de la préméditation demeure et elle devrait être évoquée devant la cour d’assises, car il y a des éléments dans le dossier qui laissent à penser qu’il avait prévu de tuer sa fille, affirmait au même moment maître Geiger. 

Les enquêteurs ont tout tenté pour obtenir un début d'explication, mais le mis en cause s'est enferré dans ses mensonges, avançant d'abord la thèse de l'accident pour évoquer les circonstances du décès de sa fille avant d'avouer l'avoir tuée quand les policiers lui ont présenté des preuves.

Un homme qui risque la réclusion criminelle à perpétuité. Il n’a depuis son interpellation jamais fait de demande de remise en liberté. Contacté pour Objectif Gard le magazine il y a plusieurs mois, son avocat n’avait pas souhaité s’exprimer.

Boris De la Cruz

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