AU PALAIS « Mon parcours judiciaire ? C’est une catastrophe ! », reconnaît l’accusé

Cela ne semble pas avoir toujours été le cas dans le passé, mais le jour de l’audience, Adil était lucide sur son parcours et les faits d’outrages et de menaces de mort contre des policiers.
Ce vendredi 5 septembre, Adil joue la carte de la franchise devant le tribunal correctionnel d’Alès. Ce grand gaillard de 31 ans ne saisit même pas la perche que lui tend le président Simon Lanes : « Vous n’étiez peut-être pas en pleine possession de vos moyens le jour des faits… » Au lieu d'attraper l’excuse au vol, l’accusé assume : « Si, si, je m’en souviens et je regrette. »
C’était un tout autre Adil que les policiers ont transporté au tribunal d’Alès le 23 septembre 2022. Ce jour-là, il doit être entendu sur une affaire par le substitut du procureur. Sur le trajet, Adil est ingérable. « J’avais consommé de la cocaïne et du shit », avoue-t-il aujourd’hui. Dans cet état second, il dit aux policiers qu’il compte commettre « une dinguerie comme Mohammed Merah », qu’il va « les fumer à coups de Kalach’ ». Arrivé au tribunal alésien, il frappe comme un sourd sur une porte des toilettes et la casse. Une secrétaire du tribunal, qui vient constater les dégâts, est traitée de tous les noms et menacée de mort. « Je m’excuse pour tout. Je veux changer et je vais changer », assure désormais Adil qui a arrêté la consommation de drogues et cherche activement du travail avec l’aide de sa curatrice.
Quand le président revient sur son casier judiciaire qu’il qualifie de « très chargé », Adil est une fois de plus honnête : « Mon parcours judiciaire ? C’est une catastrophe ! » Le juge en sourit : « Je suis assez d’accord. » Comme tout le monde constate que le trentenaire est sur une « légère pente ascendante », comme l’image le procureur Larroque, c’est une envie de clémence qui domine. Le ministère public ne charge pas la mule et requiert 6 mois de prison ferme. Le président tranche pour 4 mois ferme et l’indemnisation des policiers à hauteur de 700 euros chacun. La peine étant aménageable, Adil a son avenir entre ses mains.