Amine, un jeune de 20 ans né au Maroc, n’avait pourtant plus le droit de remettre les pieds à Beaucaire. La justice le lui avait interdit. Mais cette décision de justice n’a pas pesé lourd face à la présence des copains et de ses parents chez qui il rentre dormir.

L’autorité semble loin d’être une préoccupation pour ce jeune homme sans emploi, qui a arrêté l’école à l’âge de 15 ans,  a fait une demande de formation, « attend… », et… Compte plusieurs condamnations sur son casier judiciaire.

Le 16 mars, certainement dans l’attente d’une formation, Amine retrouve ses copains à Beaucaire. La bande d’une quinzaine de jeunes s’amuse essentiellement à ennuyer les passants. Les policiers municipaux sont alertés et arrivent sur les lieux que les jeunes refusent de quitter : ils mettront plus de trente minutes. Pensant la situation apaisée, les policiers s’en vont mais reçoivent subitement des œufs… L’un d’eux en reçoit un sur la tête : 3 jours d’ITT ! Après les œufs, les fonctionnaires essuient des insultes avant de se protéger de tuiles jetées par les toits.

Amine sera interpellé le lendemain et interrogé au commissariat de police de Tarascon. À la vue d’une policière, il lance :

- Les filles comme toi, je les traîne par les cheveux dans la rue. Tu vas voir quand tu viendras à Beaucaire.

Pour Maître Sylvie Josserand, l’avocate des victimes et de la commune, Amir « ne fait pas preuve d’une grande honnêteté et d’un grand courage ». Le procureur François Schneider ne se fait pas d’illusion quant à ce cas « désespérant ». Il demande 18 mois ferme et une nouvelle interdiction de séjourner à Beaucaire, sans toutefois trop y croire. Maître Belaïche tentera bien de dire que son client n’a pas les « outils intellectuels », il sera condamné à six mois de prison ferme avec maintien en détention. Il devra par ailleurs verser une amende de 850€ à la policière outragée.