Les résultats des analyses toxicologiques sont connus après l'accident mortel de la semaine dernière à Alès. Trois jeunes, dont deux mineurs, ont perdu la vie après être tombés dans une piscine dans un quartier de la capitale des Cévennes. Dans le véhicule, les enquêteurs ont retrouvé des bonbonnes (capsules) de protoxyde d’azote, en partie vides. Abdelkrim Grini, le procureur de la République d'Alès, a confirmé hier que le conducteur de 19 ans était positif au protoxyde d'azote. Le passager à l'avant aussi. Quand on sait en plus que le conducteur était également positif au cannabis et à l'alcool… Un cocktail terrible qui n'a pas échappé à la mort. Toujours selon le parquet, c'est un enchaînement de circonstances : conducteur sous emprise et vitesse excessive sur une chaussée mouillée qui ont causé ce drame. Cet épisode malheureux n'est pas isolé. Début novembre, un jeune a été tué à Lille par un conducteur sous l’effet de ce gaz. Une adolescente de 17 ans à Roubaix a été retrouvée sans vie à son domicile, avec des bonbonnes de protoxyde dans son logement. L’usage détourné du protoxyde d'azote (« gaz hilarant ») apparaît comme un phénomène répandu, particulièrement chez les jeunes, et de plus en plus associé à des accidents ou des intoxications graves. Dans l’agglomération parisienne, l'Office anti-stupéfiants (Ofast) relève plus de 1 000 interventions policières liées au gaz sur les 10 premiers mois de 2025, une explosion de +52,2 % par rapport à la même période en 2024. La Fondation Vinci Autoroutes alerte sur la multiplication d’accidents de la route liés à l’usage de protoxyde. Dans cette enquête, on apprend qu'un jeune de moins de 35 ans sur dix déclare l’avoir consommé occasionnellement lors de soirées, et parmi eux, un sur deux affirme l’avoir déjà fait en conduisant. Pour répondre à cette hausse, le préfet du Gard a mis en place un arrêté temporaire jusqu'en février 2026 interdisant la vente ou l’offre de protoxyde d’azote aux mineurs, imposant des preuves de majorité lors de l’achat. Mais cela reste un pansement sur une grosse plaie. À ce jour, la loi ne criminalise pas explicitement l’inhalation du protoxyde d’azote. C’est en grande partie pourquoi les autorités plaident pour une législation renforcée non seulement sur la vente, mais aussi sur l’usage. Un sujet de préoccupation nationale qui mérite l'attention de tous les parlementaires.
Publié il y a 53 min -
Mise à jour le 10.12.2025 - Abdel Samari - 2 min
ÉDITORIAL Accident mortel d'Alès : le conducteur de 19 ans positif au protoxyde d'azote
Protoxyde d'Azote
- Photo Anthony MaurinCet épisode malheureux n'est pas isolé.
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Abdel Samari