GARD Un viticulteur au tribunal pour avoir tué de nuit un sanglier
photo archive, Palais justice Nîmes en juin dernier. à gauche l'agriculteur poursuivi pour avoir tué un sanglier avec son avocat Me Barnouin
Un viticulteur de Verfeuil a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Nîmes à une peine d'amende avec sursis pour "chasse non autorisée de nuit". Une peine symbolique pour cet agriculteur victime "du fléau des sangliers" qui ravage les terres dans le département.
D'ailleurs le vice-procureur en personne est venu au secours de ce viticulteur qui n'avait jamais vu un banc des prévenus avant son histoire de porc sauvage. "Je ne peux pas passer sous silence de nombreuses circonstances atténuantes et la plaie des sangliers dans notre département et dans la région", estime Arnaud Massip qui demande une peine d'amende de 1 000 euros assortis du sursis au moins en partie.
Le paysan parle lui avec le coeur et surtout il n'accepte plus que les sangliers détruisent ses récoltes. "J'ai 25 hectares clôturés de vignes et cette année les sangliers sont encore parvenus à passer. Je ne sais plus comment faire et le phénomène se situe dans toutes les exploitations", affirme Hugues, marié et père de deux enfants, qui est poursuivi devant le tribunal correctionnel pour avoir tué un sanglier de nuit, le 9 septembre 2013, alors qu'il allait vendanger 3 jours après.
"Tous les syndicats de la profession sont avec lui. Vous êtes face à un professionnel, un passionné qui produit un très bon vin mais qui est dépassé comme ses confrères par un phénomène particulier qui est celui de la prolifération des sangliers, plaide maître Christian Barnouin pour le viticulteur. C'est un tel fléau que la chambre d'agriculture a demandé que le choix des cultures se fasse dorénavant en fonction des sangliers", poursuit l'avocat nîmois en additionnant les exemples concrets mettant en exergue la difficulté que le monde paysan rencontre avec le porc sauvage. "Nous sommes le premier département de France impacté. Dans le Var, les agriculteurs peuvent s'ils ont un permis de chasse tirer de nuit comme de jour sur ces animaux, dans le Gard ce n'est pas possible," dénonce Me Barnouin qui axe son intervention sur "l'état de nécessité" de son client qui n'a fait que protéger sa récolte.
Boris De la Cruz
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