JUSTICE De l’escorting au trafic de drogue, il n’y a qu’un pas
Après un an de détention dans l’attente de son jugement, une jeune femme de 24 ans s’est retrouvée ce jeudi 22 février devant le tribunal de Nîmes pour transport, détention, offre et acquisition de stupéfiants.
Le 13 février 2023, il est environ 17h quand la police contrôle une voiture. La conductrice utilise son téléphone au volant. Stressée, la jeune femme tente de cacher une boîte entre ses jambes. Intrigués, les policiers fouillent le véhicule, deux téléphones sont saisis. Des captures d’écran de fiches contact, des photos de stupéfiants et de liasses de billets vont la démasquer. L'automobiliste était en fait livreuse de stupéfiants.
En juin 2022, après une rupture amoureuse et un burn-out, la jeune fille quitte tout pour devenir escort dans le Sud de la France. Originaire de Périgueux, elle explique au tribunal : “Je voulais partir et faire mes affaires loin de chez moi.” En janvier 2023, elle fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. Après une prestation, un de ses clients la menace. “Il m’a braqué et m’a volé mes documents d’identité. Ensuite, il m’a demandé d’être escort pour lui mais j’ai refusé. Alors, il m’a dit que la seule issue possible pour moi c’était de livrer de la drogue”, explique-t-elle.
Durant trente et un jours, elle va faire 288 livraisons sur l’arc méditérannéen, avant de se faire interpeller. En un mois, elle a rapporté en totalité 129 000 € au réseau. Elle précise : “Chaque matin, je me rendais dans le 15e arrondissement de Marseille pour m'approvisionner et donner l’argent. Et chaque matin, je recevais une feuille de route avec les adresses des clients.” La jeune femme dormait soit à l’hôtel, soit dans sa voiture. Sa rémunération variait entre 100 et 200 € par jour. D'abord forcée, elle avoue au tribunal avoir pris goût à ce train de vie et elle affirme : “Aujourd’hui je regrette tout, je veux rentrer auprès de ma famille et travailler.”
La procureure de la République donne ses réquisitions : “Cette jeune fille a une famille, elle a étudié et travaillé depuis ses 15 ans. Elle ne devait à aucun moment s’inscrire dans un trafic de stupéfiant. Je demande trois ans et un maintien en détention.” Maître Santimaria plaide pour la prévenue : “Elle était livreuse, elle suivait bêtement ce qu’on lui demandait. C’était un pion du réseau. Puis, elle a fait cette mission seulement 32 jours. Je demande un aménagement de peine afin qu’elle vive chez ses parents et qu’elle puisse travailler. C’est une erreur de parcours. Elle souhaite clore cette page très courte de sa vie.”
La jeune femme de 24 ans est condamnée à trois ans de prison ferme et un maintien en détention par le tribunal de Nîmes.
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