Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 03.02.2024 - Lïana Delgado - 2 min  - vu 2680 fois

JUSTICE Elle plante un couteau dans le coeur de son compagnon

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Une femme de 33 ans était jugée devant le tribunal correctionnel de Nîmes jeudi dernier. Après une violente dispute pour des jalousies, elle a planté un couteau dans le coeur de son conjoint.

La victime est un homme de 38 ans. Il vit actuellement chez ses parents car “on a décidé d’arrêter de vivre ensemble, on se disputait trop”, explique la prévenue au tribunal de Nîmes. Dans la nuit du 27 janvier, la femme appelle à plusieurs reprises son compagnon et se rend devant chez ses parents pour le voir. L’homme refuse d'abord de sortir, puis vers 2h du matin, il la rejoint dans sa voiture. La situation va dégénérer…

Lors de son audition face aux enquêteurs, l’homme explique : “Elle voulait me voir car elle n’a pas confiance en moi, elle pense que je la trompe. À la base je voulais me marier avec elle, mais nous avons trop de problèmes de couple.” Il reprend : “Je lui ai dit d’arrêter de venir chez mes parents foutre le bordel et elle a mal réagi. Elle m’a donné un coup de couteau, puis elle m’a pris dans ses bras et s’est mise à pleurer.” Malgré la blessure, l’homme n’a pas souhaité porter plainte contre sa compagne qu’il fréquente depuis 13 ans.

Lors du jugement, la prévenue va donner une toute autre version : “Lui était sorti de la voiture, moi j’étais assise à la place du conducteur. Ma portière était ouverte et il se trouvait debout devant moi. Il m’a tiré les cheveux, il ne voulait pas me lâcher. Pour me défendre, j’ai pris ce qu’il y avait dans ma portière mais ce n’était pas un couteau, c’était un tournevis.” La présidente insiste : “Pourtant, il affirme avoir reconnu un couteau de cuisine noir.” Réponse : “Non. Et je me défendais, j’ai aussi subi des violences”.

La procureure de la République réagit : “Cependant, vous n’avez pas souhaité porter plainte par rapport aux violences qu’il vous a portées. Donc soit vous dîtes tout et vous portez plainte, soit vous ne dîtes rien.” Le médecin légiste n’a pas su dire si l’arme était une lame de couteau ou un tournevis. Sur ce point, le tribunal reste sans réponse, avec deux versions différentes.

La procureure de la République donne ses réquisitions : “Ce qui me choque aujourd’hui, c’est la banalisation de la violence de part et d’autre. Le coup que madame a porté à monsieur se trouvait à quelques centimètres du coeur. On parle d’un tirage de cheveux contre un coup de tournevis dans le coeur. Puis, quand l’enquêteur a souhaité voir le tournevis, madame a prétexté l’avoir jeté. Je demande 18 mois de prison dont neuf mois assortis d’un sursis probatoire avec l’interdiction de prendre contact avec la victime.”

“Je suis vraiment choqué. Nous sommes face à une femme amoureuse et perdue. Ce n’est pas une criminelle. Dans l'ensemble de ces auditions, la victime a commencé par avouer ses violences. Ce couple vit une relation toxique, elle a perdu le contrôle. Un sursis probatoire avec l’obligation de soins serait amplement suffisant”, plaide Maître Barakat pour la défense.

Une plaidoirie qui a plus que convaincu le tribunal correctionnel de Nîmes. La femme de 33 est condamnée a 12 mois de prison avec sursis.

Lïana Delgado

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