Publié il y a 2 h - Mise à jour le 04.09.2025 - Tony Duret - 2 min  - vu 1158 fois

JUSTICE Le motard accusé d’avoir roulé à 250 km/h sort son joker à l’audience

Quand on découvre le déroulé des faits, tout semble accabler le motard. Mais il joue son va-tout à l’audience...

Ahmed, un jeune homme de 26 ans, a pas mal tergiversé dans ses déclarations auprès des enquêteurs. Un coup, oui, c’est bien lui le motard qui, le 22 juin 2024, a commis un refus d’obtempérer alors qu’il venait d’être flashé à 186 km/h sur l’A9 entre Nîmes et Montpellier. Rattrapé et invité à s’arrêter, il préfère accélérer et doubler plusieurs véhicules par la droite à une vitesse folle de 250 km/h ! En raison de sa dangerosité, les gendarmes, qui le poursuivent, lâchent l’affaire quand le chauffard s’engouffre dans les rues de Montpellier. Trop dangereux pour tout le monde. Surtout que les militaires ont pu relever la plaque d’immatriculation qui mène à Ahmed, le propriétaire de cette moto BMW. Il est placé en garde à vue deux jours après. Il reconnait les faits, puis explique finalement que c’est pas lui, qu’il endosse pour un autre qui le menace, qu’il a peur des représailles. Une version qu’il maintient à l’audience ce jeudi 4 septembre. Seulement, le tribunal correctionnel nîmois est troublé par la précision de certains détails donnés aux enquêteurs alors qu’il prétend ne jamais avoir été sur les lieux. « Votre position n’a aucun sens », résume le juge.

Mais Ahmed a un joker. Une carte qu’il sort à l’audience. Il certifie qu’au moment des faits, il discutait avec sa voisine et ex-petite amie sur WhatsApp et qu’une vidéo prouverait sa présence à son domicile nîmois. Comme dans les grands procès à rebondissement qui ont façonné notre imaginaire, la voisine en question est alors appelée à la barre, comme témoin. Elle lève la main droite et dit « je le jure ». On y est, on attend le coup de théâtre. Elle sort son téléphone et montre une vidéo reçue le 22 juin 2024 à 0h27, heure à laquelle les gendarmes poursuivaient le motard en direction de Montpellier. Dans cette vidéo de sept secondes, on aperçoit ce qui semble être la main gauche du prévenu, cette même main où il a une importante cicatrice qu’il montre au tribunal, et qui est également visible sur la vidéo. Si sa main gauche était à Nîmes à 0h27, il parait alors difficilement envisageable que le reste de son corps soit sur une moto à Montpellier. Pourtant, la procureure n’est pas convaincue : « Il ne faut pas se laisser emporter par la théâtralité du dernier élément apporté par la défense. On n’a aucun moyen de savoir qui a envoyé ces messages. On ne sait pas non plus quand a été tournée cette vidéo. » Elle requiert 180 jours amende à 2 €, la suspension du permis de conduire pendant six mois et la confiscation de la moto. L’avocate d’Ahmed, maître Carole Castelbou-Dourlens, demande la relaxe estimant que « la vidéo ne peut faire l’objet d’aucune contestation ». Prudent, le tribunal a mis sa décision en délibéré au 11 septembre « pour se pencher sur les nouvelles pièces ». Suspense.

Tony Duret

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