Le soir du 23 mai 2023, un groupe de policiers surveille les rues de Nîmes quand des hurlements les interpellent. Une femme crie “lâche moi”. Ils interviennent. Après avoir sonné à la porte à plusieurs reprises, elle s’ouvre enfin. La femme raconte : “Mon compagnon ne voulait pas que j’ouvre la porte. Il ne fait que me frapper et, la veille, il m’a donné des coups de poings.” En effet, la police remarque un œil au beurre noire et une ecchymose. En entrant dans l’appartement, les forces de l’ordre vont faire une drôle de découverte… Une petite fille de 4 ans se trouve là, au milieu de ses parents alcoolisés et des coups.

“Papa, pourquoi tu me frappes ? Arrête de taper maman”. La voix de cet enfant va être entendue grâce à des vidéos prises par la voisine du couple. Suite à cet incident, la petite fille sera placée en foyer par le procureur de la République. Ce mardi 7 novembre au tribunal, l’avocate de l’enfant explique : “Au foyer, elle ne réclame pas ses parents, elle est souriante et calme. Elle retrouve une stabilité. Une stabilité au niveau de son sommeil, de ses repas et elle va enfin tous les jours à l’école.” Elle reprend : “C’est bien malheureux d’être devant la justice, d’avoir un enfant en foyer, loin de vous, mais de ne pas la citer une seule fois aujourd’hui.”

En effet, durant l’audience, l’homme ne parle à aucun moment de sa fille. Très discret et peu bavard, il va néanmoins évoquer sa compagne : “Je n’ai pas de problème avec l’alcool, c’est elle qui boit. Mais si elle veut, je pourrais retourner habiter avec elle.” Malgré la procédure accablante, sa conjointe n’a pas souhaité porter plainte. Avec un casier judiciaire chargé, le prévenu a déjà trois condamnations pour des faits de violences conjugales. Leur fille a assisté à de nombreuses scènes de violences. Elle aurait même réveillé sa mère ivre au sol car elle n’avait pas mangé.

La procureure de la république affirme : “Il est bien triste pour une petite fille de 4 ans d’être placée à son âge en foyer. Monsieur est incapable de se remettre en question. Je vous demande de le condamner à deux ans de prison et de réitérer le sursis probatoire.” La défense pour le prévenu : “Il faut résoudre les deux vrais problèmes : l’alcool et la relation toxique du couple. Malgré son casier judiciaire, la situation est particulière avec un dossier faible car sa compagne n’a pas souhaité porter plainte. Au vu de sa faiblesse psychologique, je pense qu’un placement en détention serait très compliqué pour lui.” Le quadragénaire est finalement condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Nîmes.