Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 19.10.2024 - Lïana Delgado - 2 min  - vu 2407 fois

JUSTICE Violences conjugales : une condamnation pour 11 ans de maltraitance

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Ce jeudi 18 octobre, un homme de 37 ans est jugé devant le tribunal de Nîmes pour menaces de mort et violences habituelles. Sa conjointe subit des intimidations depuis plus de 11 ans sous les yeux de sa fille.

Le couple se forme il y a 11 ans et la relation est semée d'embûches. La femme a une fille d’une précédente union. En 2016, elle porte plainte pour la première fois pour violences conjugales. L’homme est condamné à 18 mois de prison. Dès sa sortie, ils se retrouvent. Les violences n’ont pas cessé : gifles, coups et enfer conjugal....

En ce début d'octobre 2024, la femme décide de mettre un terme à la relation, mais son conjoint va la menacer de mort : "je vais t'égorger toi et ta fille", "tu vas passer sous les roues de ma voiture", "je vais venir te brûler". Et il va l'appeler à de nombreuses reprises. Prise de peur, le 13 octobre 2024 à 19h10, la victime se rend au commissariat de Nîmes et porte plainte. Il est interpellé le soir même, devant l'appartement de son ex-conjointe. 

Ce jeudi 17 octobre, devant le tribunal de Nîmes, la victime explique son calvaire durant ses dernières années. "J'étais sous son emprise. Il me frappait et me menaçait. J'avais souvent des bosses dans le crâne. J'ai essayé de le quitter, mais il ne me laissait pas le choix de rester avec lui. Il a fait vivre un enfer à ma fille. Il a besoin de se faire soigner, je pense qu'il a des problèmes psychologiques", assure-t-elle en pleurs. Elle assure aussi avoir reçu une pointe de couteau dans la jambe.

Interrogé par la présidente du tribunal, le prévenu de 37 ans affirme : "Je ne l'ai jamais frappé, c'est du cinéma. Après, tout le monde se fait menacer donc oui, je l’ai fait. Mais ce sont des broutilles, cela peut arriver. Je ne me rappelle pas de l'histoire avec le couteau, mais j'ai peut-être dû lui lancer une chaise". Lors de l'audience, la présidente rappelle le casier judiciaire du prévenu qui comporte 13 mentions. Ce dernier n'a cessé de lui couper la parole : "mais qu'est-ce que vous racontez ? Pourquoi vous parlez de mon passé ? Arrêtez un peu". 

La victime a appris pendant l'audience que son ex-conjoint était en concubinage avec une autre femme qui attend un enfant. En larmes, elle demande : "Je veux juste qu’il ne s’approche plus de nous". Me Deschamps plaide pour la partie civile : "Ma cliente a subi plus d’une dizaine d’années de maltraitance. Monsieur n’a de respect pour personne, ni pour le tribunal, ni pour sa compagne. Elle a beaucoup de culpabilité par rapport à sa fille. Elle ne demande même pas d'argent pour son préjudice moral, elle veut seulement être tranquille". 

"Dans ce dossier, il n'y a rien. On vous parle pour des violences particulièrement importantes que font des traces, mais aucune blessure n'a été constaté. Si on résume, des années de violences mais aucune main courante, aucun constat de médecin, aucune preuve. Je demande la relaxe", plaide Me Victoria Morgante pour la défense de Kamel. 

Le prévenu a finalement été condamné à trois ans de prison avec un suivi socio-judiciaire.  

Lïana Delgado

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