Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 24.08.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 6344 fois

NÎMES Après 25 ans sans parler à sa mère, le fils d’une riche famille a-t-il refait surface pour l’héritage ?

« Elle me manque énormément », jure Christophe qui dit s’inquiéter pour sa mère âgée de 77 ans. Cette dernière et ses proches le soupçonnent surtout de lorgner l’héritage.

Comme le dit le proverbe, on lave son linge sale en famille. Et ce n’est peut-être pas plus mal finalement. Car lorsque les affaires de famille sont déballées sur la place publique - comme ce fut le cas ce mercredi 23 août devant le tribunal correctionnel de Nîmes - personne n’en sort vraiment grandi.

Sur le banc des accusés, on a le fiston, Christophe, 55 ans. Il est jugé pour « diffamation », « harcèlement », « violation de domicile » et « dégradation ». Face à lui, le banc des parties civiles où devrait se trouver la victime, sa mère, est resté vide. « Elle est terrorisée », justifie son avocate Florence de Prato. Depuis l’été 2022, cette septuagénaire aisée vit dans la peur depuis que son unique enfant, Christophe, dont elle n’avait plus de nouvelles depuis 25 ans, a forcé le portail de la propriété familiale. « Il était entrebâillé et j’ai cru que ma mère avait fait un malaise », explique Christophe à la barre. Un comportement altruiste et tellement soudain après tant d’années de silence qu’il en devient suspect pour sa mère et ses proches. Maître de Prato s’en fait l’écho : « Elle refuse catégoriquement de le voir car son intention est de récupérer l’héritage. »

Christophe est outré qu’on puisse lui prêter de si mauvaises intentions. Lui veut faire table rase du passé et, au passage, de l’entourage de sa mère qu’il qualifie de « profiteurs ». Pour la protéger, il souhaiterait donc qu’elle soit placée sous curatelle. Dans le camp d’en face, on y voit une manoeuvre de plus pour prendre la main sur les finances familiales. Le tribunal n’examinera évidemment pas cette question, ne s’attardera pas davantage sur l’histoire de cette famille qui a fait fortune dans le bâtiment et dont quelques vieux dossiers privés ont été ressortis laissant une impression malsaine à cette audience. Le procureur, Stéphane Bertrand, expéditif, s’en tient aux seuls faits : il requiert 6 mois de prison avec sursis contre Christophe. Après un délibéré aussi rapide que le réquisitoire du procureur, le tribunal relaxe Christophe pour le « harcèlement » et la « diffamation ». Pour la dégradation du portail et la violation du domicile, il écope en revanche d’une peine de 4 mois avec sursis et l’interdiction d’entrer en contact avec sa mère pendant 3 ans. Après 25 ans de silence, c’en est presque une simple formalité.

Tony Duret

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