Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.02.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 3272 fois

NÎMES Cinq ans de prison pour l’homme qui a agressé sexuellement son amie

Ce 30 avril 2022 était une soirée comme une autre. Après sa journée de travail, une trentenaire rejoint des amis autour d’un verre dans un établissement du centre-ville nîmois. Sur place, se trouve un habitué des lieux, un pilier de bar, un certain Thierry, un quinquagénaire que tout le monde surnomme « Titi ». Comme souvent, l’homme est en train de prendre « un apéro XXL » comme il le dit lui-même. Mais cette fois, la soirée va dégénérer…

Une absence de plusieurs heures. « Un trou noir comme ça, je n’en ai jamais eu », assure la victime à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, ce mardi 28 février. Pourtant, il y a un peu moins d’un an, le 30 avril 2022, cette dernière n’avait pas bu plus que de raison, mais elle n’était pas dans son état normal. À tel point que le patron du bar préfère ne pas la servir. Lui a-t-on versé une substance dans son verre ? Impossible à dire, la question est cependant dans toutes les têtes.

Ce « trou noir » débute dans le bar vers 18h30 et se termine tragiquement dans son appartement, presque quatre heures plus tard, quand la jeune femme est réveillée par « Titi » qui l’agresse sexuellement. L’horreur lui fait reprendre ses esprits en quelques secondes. Elle se découvre à moitié nue, pantalon et culotte sur les chevilles, avec cet ami qu’elle connait depuis dix ans, empestant l’alcool et profitant de la situation. Elle le chasse aussitôt de chez elle et part se réfugier chez des amis. Elle mettra presque deux mois avant de déposer plainte. Un délai souvent suspect pour les « experts judiciaires des réseaux sociaux », mais que la trentenaire a expliqué avec des mots qui transpiraient la sincérité : « En fait, j’étais sous le choc. Je n’ai pas déposé plainte parce que je le connais depuis dix ans et j’ai eu peur qu’on ne me croit pas. »

Entendu par les enquêteurs, Thierry qui vit du RSA tout en « travaillant au black dans le bâtiment » reconnait une agression sexuelle, mais nie le viol dont l’accuse sa victime. Il semble pourtant y avoir peu de doutes quand on écoute le président du tribunal, Jérôme Reynes, lire un échange de SMS : « Tu as conscience que c’est un viol ? », envoie la jeune femme. « J’en suis bien conscient, je ne sais pas ce qui m’a pris. Je suis désolé », répond Thierry. Si l’affaire est aujourd’hui « correctionnalisée » et non devant une cour d’assises, c’est « un choix procédural », explique l’avocat de la plaignante, maître Hugo Ferri. « C’est uniquement parce que madame y a consenti. C’était épouvantable et éprouvant pour elle, elle ne pensait pas pouvoir supporter une cour d’assises », développe l’avocat.

Maitre Hugo Ferri défendait la victime
Maitre Hugo Ferri défendait la victime

Le procureur Philip Ughetto parle lui d’un « chemin judiciaire trop lourd » et ne peut que constater « la souffrance psychologique terrible » de la jeune femme venue livrer à la barre un quotidien où elle a moins confiance en elle, où elle se sent moins sereine qu’avant ce terrible épisode d’avril 2022. Pour le représentant du ministère public, Thierry a « profité de la vulnérabilité de cette jeune personne, il a senti que l’occasion était bonne. » Il requiert 5 ans de prison avec mandat de dépôt. Pour sa défense, et sans avocat, « Titi » a dit qu’il avait réduit sa consommation d’alcool et qu’il respectait son contrôle judiciaire. Un peu léger. La peine est tombée en fin d’après-midi : 5 ans de prison, dont un an avec sursis. Thierry devra se soigner, indemniser la victime et ne plus fréquenter les bars. Il a quitté la salle d’audience pour la prison.

Tony Duret

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