Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.01.2023 - Alban Pullara et Anthony Maurin  - 5 min  - vu 539 fois

GARD Ugo Bimar : "Je suis un geek de la première heure" (6/7)

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

YouTuber à part, Ugo Bimar aime l'histoire et c'est aussi un sacré geek ! Interview.

Objectif Gard : Quelles sont vos influences alors ?

Ugo Bimar : Quand j’ai décidé de faire des synthés, des habillages pour les noms de mes personnages, je pensais qu’on allait me dire que je pompais les Guignols, c’était pourtant flagrant mais non, on me parle de Kaamelott ! J’aime aussi Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (il se lance avec panache et brio et énonce, en entier s’il-vous-plaît, la tirade complète des Césars de Michel Serrault à Coluche) on retrouve les mêmes trucs. J’adore Jean Yanne, San-Antonio… ça vient de là ! C’est une forme d’humour qui a disparu de la comédie française. On fait dans le réaliste, dans la comédie romantique à l’américaine, le communautarisme… J’aimais ces comédies un peu gouailleuses. Comme ça manque au cinéma de genre de ne pas avoir un Bebel des années 1970 !

(Photo capture d'écran).

Justement, lesquelles ?

Ma première passion c’est Star Wars. À l’âge de 6 ans ma mère m’a offert une figurine de Dark Vador et sa pochette était merveilleuse. Puis, j’ai vu le film en vidéo et l’Empire contre-attaque au cinéma. Je suis un geek de la première heure ! La SF, l’heroic fantasy, j’adore et c’est par là que je suis venu à l’histoire, avec Conan. J’aime les jeux de rôle de la Terre du Milieu, Lovecraft… J’ai beaucoup joué jusqu’à ce que je monte à Paris mais ça fait longtemps que je ne joue plus. J’ai quand même initié mes grands !

L’histoire est adaptable à d’autres visions n’est-ce pas ?

Je tente un truc aujourd’hui, c’est ce que j’ai dit aux étudiants de l’université de Nîmes, pour moi, l’histoire est avant tout un genre cinématographique, ça peut commencer avec Conan et se terminer avec Star Trek. On pourrait aller plus loin avec Dune et Foundation. Il y a quelque chose à tirer pour beaucoup de gens car beaucoup de vidéastes font des formats liés à ça. Les problèmes historiques dans Braveheart, ou comparer les armes et les armures, ne plus parler d’une période médiévale grise, terne, avec des gens sales… Encore aujourd’hui sur les tournages, les conseillers historiques ne sont pas écoutés et on préfère l’imaginaire collectif. Tout a basculé au moment des westerns spaghetti de Ford ou Leone qui crédibilisaient l’histoire en faisant ce genre de choses. Ça s’est reporté avec les péplums puis sur tout le reste. C’est dommage, les couleurs du passé devaient être merveilleuses !

Ugo Bimar (Photo Anthony Maurin).

Et aucune déception récente ?

(Soupir) Avec les merdes que fait Disney avec Star Wars… On en vient presque à trouver de plus en plus d’intérêt à la prélogie des épisodes 1, 2 et 3 ! Je sais que ça fait vieux con mais je ne parlerai pas de mon âge. Star Wars, c’était le début de tout pour moi… Je me rappelle encore la claque après avoir vu en couverture de Titans magazine Yan Solo, Chiktaba et le Millenium Condor comme on disait à l'époque ! À partir de là j'ai découvert Marvelet les super-héros. Et puis tout s'est enchaîné

Quand vous avez créé Confessions d’histoire, pensiez-vous en arriver là ?

Pas trop, j’avoue que je ne savais pas à quoi m’attendre. Quand j’ai lancé la première vidéo, je n’avais pas de raison de penser qu’elle allait faire plus de 2 000 vues, et encore en quelques années. Maintenant, elles ont quasiment toutes passées le million de vues, toutes les cinq car Alexandre va vite rattraper son retard. Oui, toutes les cinq, c’est ça qui est fou ! Il y a tellement peu de vidéos et malgré la chaîne compte 172 000 abonnés.

Plus grand que Nîmes !

(Rire) Oui, ça me fait marrer ! Lors d’une de mes premières projections, j’étais accompagné de Ben de Nota Bene et de Dave Sheik d’Histoire brève. On avait chacun une vidéo projetée lors d’une conférence, c’était à la fac de Bordeaux. On était au fond de l’amphi et pendant que ma vidéo passait, Ben a dit : « Heureusement qu’il en fait si peu, sinon il nous exploserait… » Et ça vient de quelqu’un qui a dépassé les deux millions d’abonnés…

Pierre n'est pas épargné dans le premier épisode des Croisades (Photo capture d'écran).

Vous en rêviez ?

Le moins que l’on puisse dire c’est que si c’était un objectif, je m’y prends mal ! Il faudrait que je sois un peu plus productif… À un moment donné les chiffres, sur YouTube, ils montent avec les parutions. C’est ça qui est compliqué aussi. Ben a produit. énormément de contenu de grande qualité pour en arriver là. YouTube veut être un média de flux comme Twitch mais je pense que ça va aller vers le catalogue à la Netflix. YouTube veut Je ne veux pas faire du flux. Je fais Confessions d’histoire parce que demain, si je me fais renverser par un bus, je ne veux pas laisser derrière moi que des pubs pour Purina et Renault ou machin… Je préfère faire moins, mais à mon rythme et bien.

Carte blanche pour Ugo Bimar !

Que tous les projets bloqués par le Covid reprennent ! Certains auraient pu être très sympathiques… J’avais écrit plusieurs sketchs pour le musée de la ville de Blois mais pour lancer un musée début 2020, pas de chance. Et dans la foulée la municipalité n’a pas été reconduite ! J'espère aussi une reprise franche des divers festivals, et la création de nouveau rendez-vous sur le modèle de Frames à Avignon ou de PlayAzur à Nice. Ben faisait il y a quelques temps les Historiques et c'était formidable ! Ces moments sont de formidables occasions de rencontrer le public et les collègues car au final sur YouTube on est souvent seul. Contrairement aux vidéastes classiques, je ne montre pas trop ma tête. Les gens ne connaissent pas forcément qui est derrière Confessions d’histoire. Quand je me balade avec Ben de Nota Bene, ou d’autres comme mon pote Fred de la chaîne Herodot’com, ils se font arrêter dans la rue et personne ne me percute jusqu'à ce que les copains me présentent. Et là, le regard des gens s'illumine en me disant "Sérieux ? C'est toi Confessions d'histoire ?" Mais j'adore ! (rire). En fait, contrairement à ceux qui sont devant la caméra je suis plutôt pénard dans la rue ! C'est normal,  je ne suis pas comédien. Enfin, même si j’aime bien m’y essayer, un jour je ferai sans doute un personnage, comme je l'ai fait dans d'autres programmes et pour d'autres créateurs ! Une recommandation dans le cadre de cette carte blanche ? Allez sur YouTube découvrir ce qu'il s'y passeet tous ces chouettes vidéaste ! Il y a des chaînes pour tous les sujets, et en fouillant on tombe sur du contenu culturel de grande qualité, bien mieux qu'à la télé ! Par exemple en histoire je vous recommande Herodt'com. Foncez c’est du bon !

Alban Pullara et Anthony Maurin

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