Objectif Gard, le magazine : Vous venez de publier De peau et d’encre. Est-ce que la pratique du tatouage est en augmentation ?
Clémence Mesnier : Les dernières statistiques connues sont celles d’une enquête IFOP de 2017. Elle indiquait que 14% des Français et 27% des moins de 35 ans, étaient tatoués. C’est en constante augmentation. Il y a un phénomène de société. Mais le tatouage n’est pas nouveau. L’homme d’Ötzi qui date de 3 200 av J.C. et qui a été retrouvé dans les Alpes avait des traces de points et de traits tatoués aux genoux et aux hanches. Cela devait avoir une valeur thérapeutique car ses articulations présentaient de l’arthrose. On imagine que c’était une forme d’acupuncture. Dans plusieurs cultures, le tatouage peut aussi avoir une dimension communautaire, rituelle. On se tatoue pour le passage à l’adolescence, un mariage, la naissance d’un enfant.