Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 05.02.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 236 fois

ISLAMOPHOBIE "Ce sentiment est fortement alimenté par la parole politique", pour Michel Aichaoui

Des études en rafale… Et la "prudence" comme garde-fou ! Selon le bilan annuel de l'observatoire de l'islamophobie, notre région a compté deux actes islamophobes pour la période de novembre et décembre 2012. Au même moment, une étude Ipsos, révèle que 74% des Français estiment que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs républicaines. 

Le 27 janvier, le bilan annuel de l'observatoire de l'islamophobie a révélé que "les actes anti-musulmans ont baissé en novembre et décembre 2012 après une forte hausse en septembre et octobre de la même année". Pour 2012, le Languedoc-Roussillon "a enregistré les chiffres les plus faibles avec deux actes" déclarés, sur un total de 201 actes anti-musulmans (53 actions et 148 menaces). Soit une baisse de 28%, par rapport à l'année dernière.

Amalgames. Le Languedoc-Roussillon, un havre de paix inter-communautaire ? "Prudence", lance Michel Aichaoui, président de l’association culturelle musulmane d’Uzès qui déclare "n'y comprendre plus rien". Au même moment, l'étude «France 2013 : Nouvelles Fractures » d'Ipsos (pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof), met en exergue une forte crispation autour de l’islam. 74% des sondés estiment que l’islam n’est pas "compatible" avec les valeurs républicaines. 8 Français sur 10, jugent que la religion musulmane cherche «à imposer son mode de fonctionnement aux autres ». 

Pour Fatima Mansouri, la présidente du CIQ Chemin-Bas d'Avignon, ce sentiment n'est pas étranger au "regain d'intérêt de certaines musulmanes, d'origine européenne ou arabe, pour le voile. (…) C'est revenu à la mode. Et ça peut choquer. C'est synonyme de repli… Mais au contraire,  ces personnes devraient s'intégrer, échanger avec les autres, pour que ce sentiment diminue ".

Michel Aichaoui, avance que "ce sentiment est fortement alimenté par la parole politique". Et de faire allusion au fameux exemple du "pain au chocolat", mis en avant par Jean-François Copé, durant la campagne pour la présidence de l'UMP. D'ailleurs, "les mois de septembre et octobre (NDLR : Campagne UMP) ont vu progresser les actions et menaces", note l'Observatoire contre l'islamophobie.

"Il y a aussi eu les paroles de Marine Le Pen, qui avait lié l'affaire Merah à l'immigration ( NDLR : combien de Mohamed Merah arrivent chaque jour dans les bateaux ?!" sic Marine Le Pen)", réenchérit Fatima Mansouri. "Aux présidentielles, Marine Le Pen est arrivée en première ou deuxième position dans les communes alors qu'elle ne compte pratiquement pas de musulmans. Les gens regardent la télé et font des amalgames", renchérit Michel Aichaoui. Enseignant depuis 25 ans, lui qui a travaillé à Marseille, Avignon et Uzès affirme n'avoir jamais eu "aucun problème avec le voile". "C'est vrai qu'il y a des problèmes dans les cités. Et c'est vrai que les trafiquants sont souvent d'origine d'Afrique du Nord. Mais ça n'a rien a voir avec l'Islam".

"Les vrais problèmes des musulmans"

"Certains politiques cherchent à faire monter la haine durant les campagnes électorales… Mais la crise n'est pas la faute des musulmans", pense Michel Aichaoui, qui appelle les politiques à s'occuper "des vrais problèmes des musulmans". Et de critiquer le "CFCM qui n'est pas représentatif de la communauté musulmane", influencé par les pays de l'autre rive de la Méditerranée. A quand "un islam de France?", prône l'Uzètien.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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