Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 26.04.2024 - Lïana Delgado - 2 min  - vu 2135 fois

JUSTICE Proche de la mort après avoir reçu trois coups de couteau en prison

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Deux hommes de 20 ans étaient jugés ce jeudi 25 avril pour des violences aggravées en réunion et avec arme devant le tribunal correctionnel de Nîmes après avoir échappé de peu aux assises.

Le 27 janvier 2023 à 8h15, une bagarre éclate en promenade à la maison d’arrêt de Nîmes. Sofian, un jeune homme, est pris à partie par deux détenus. Les prisonniers vont les séparer. Une histoire banale en prison, mais l’affaire ne s’arrête pas là… Zouhir qui vient de frapper Sofian rejoint Mohamed à l’autre bout de la cour.

La victime, énervée, court en direction des deux hommes. Mauvaise idée puisque Zouhir a un couteau sur lui... Il en porte trois coups à Sofian : dans le foie, au poumon et au cœur. Les conséquences sont dramatiques, le pronostic vital du jeune homme est engagé.

L'arme, elle, sera retrouvée cassée à côté des lieux de l’agression. L’autre bout de lame est resté dans le poumon de Sofian. Il a failli mourir. Le jeune homme est resté durant plusieurs mois dans le coma en soins intensifs. “Depuis, j’ai fait deux arrêts cardiaques et je dois vivre avec une lame dans le poumon”, révèle le jeune homme d'un ton froid. 

Son agresseur, Zouhir, tente lui de se défendre devant le tribunal de Nîmes : “Dans une précédente incarcération j’ai vécu un choc carcéral, je me faisais frapper. Dès que j’ai vu Sofian courir, j’ai eu peur alors j’ai sorti le couteau. Quand j’ai mis les deux premiers coups de couteau, il continuait à me frapper, je pensais qu’il n’était pas touché alors j'ai continué.” Depuis l’incident, Zouhir est placé en quartier disciplinaire. “Je n’ai aucun contact avec les êtres humains. Je suis terriblement seul. Le plus dur c’est que j’ai failli tuer quelqu’un”, ajoute le prévenu.

Le troisième homme de l'affaire, Mohamed, est lui poursuivi car il n’est pas intervenu lors des violences. Au contraire, quand Sofian a essayé de partir lorsqu'il a reçu le premier coup de couteau, Mohamed lui a barré la route. Il explique : “Quand j’ai vu les coups sortir, je me suis écarté. Je ne savais pas quoi faire…”. Incarcéré depuis ses 17 ans, le jeune homme supplie le tribunal de le laisser sortir.

Maître Viremouneix-Graffin plaide pour la partie civile : “Quand on vise le cœur et le poumon, l’intention est de tuer. Mon client n’aura plus jamais une vie normale. Sa mère a vécu des mois horribles, elle ne savait pas si un jour son fils allait se réveiller.” La procureur de la République a rappelé que la victime a eu quatre mois d’ITT. “C’est un cas extrêmement rare“, affirme-t-elle. Elle ajoute : “Si on écoute l’auteur des coups, il nous dit presque qu’il était en cas de légitime défense. Je demande dix ans de prison et un maintien en détention pour Zouhir et trois ans de prison pour Mohamed”.

Le tribunal de Nîmes condamne Zouhir à huit ans de prison ferme et un maintien en détention et Mohamed à trois ans de prison ferme et un maintien en détention.

Lïana Delgado

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