Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 13.08.2013 - tony-duret - 2 min  - vu 176 fois

AU TRIBUNAL « On est plusieurs à vouloir faire la peau à canard boiteux », menace l’accusé

Photo d'illustration. Palais de Justice de Nîmes. D.R/

Photo d'illustration. Palais de Justice de Nîmes. D.R/

Bernard, 39 ans, est le premier accusé à s’avancer devant le tribunal correctionnel nîmois. L’homme est jugé pour des appels téléphoniques malveillants ainsi que des menaces de mort à l’encontre d’Audrey qui a été sa compagne pendant quelques temps. Il faut dire que la relation entre Audrey et Bernard n’est pas très clair. Il y a quelques années, l’un et l’autre, mariés chacun de leur côté, se croisent à la sortie de l’école de leurs enfants et entament une relation extraconjugale. Fou amoureux, Bernard divorce en attendant qu’Audrey en fasse de même. Elle ne le fera jamais. Alors, le conducteur de bus qui vit aux Angles va se venger en harcelant et menaçant celle qui ne l’a pas choisi. Il écope d’une première condamnation en février 2013 mais « fragile et dépressif », comme le décrira la présidente du tribunal nîmois, il s’acharne et s’en prend notamment au mari d’Audrey, à travers plusieurs courriels : « Le canard boiteux, il va ramasser pour toi. On est plusieurs à vouloir sa peau. J’ai du monde derrière moi », écrit-il. Une autre fois, il parle de l’ « éventrer ». Rien de bien rassurant. Hier, à la barre, Bernard assume : « Je reconnais tout ce que j’ai fait. Je suis allé trop loin. Aujourd’hui, je me suis remis avec ma femme et je réalise, avec le recul, que cette relation était malsaine ». Un mea culpa qui a convaincu le tribunal qui a condamné Bernard à l’interdiction d’entrer en relation avec Audrey pendant trois ans. Autre élément qui a fait pencher la balance : l’attitude ambiguë de la victime qui n’a jamais clairement mis un terme à la relation. « On n’attire pas un lion dans sa cage si on n’a pas envie de se faire mordre », résumera parfaitement le procureur adjoint Eric Emmanuelidis.

***

Christopher, 20 ans à peine, a déjà un solide casier judiciaire pour son jeune âge avec six condamnations devant le tribunal pour enfants. Jugé en comparution immédiate, il est invité à s’expliquer sur un guet-apens homophobe. Le 26 juin dernier, avec un complice - un dénommé Youssef qui n’a jamais été formellement identifié - Christopher drague la victime en vacances dans la région et lui propose de le suivre dans son appartement. Mais quelques mètres plus loin, dans un talus, à l’écart, Christopher et Youssef révèlent leurs véritables intentions : « On n’est pas des PD », lancent-ils à la victime. Ils sortent alors des briquets qu’ils lui collent au plus près du visage et le frappent de plusieurs coups de pied. La victime cède aux menaces et donne le code secret de sa carte bancaire dont s’est emparé Christopher. Il file vers un distributeur et retire 400 euros avant de relâcher la victime. Dans son box, bras croisé, Christopher, bas de survêtement jaune et polo Lacoste, reconnaît uniquement le retrait : « On m’a appelé pour retirer la somme. Je m’en tiens à ça », expliquera sommairement l’accusé qui semble avoir un casier judiciaire plus riche que son vocabulaire. La victime, elle, est traumatisée comme le fait savoir son avocat : « Mon client ne savait pas s’il allait s’en sortir. Il était dans un état d’angoisse complet. Le préjudice moral est énorme. Il a toujours du mal à retrouver le sommeil ». Au terme d’un court délibéré, Christopher a été condamné à trois ans de prison et à verser 3 000 euros à sa victime.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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