MICRO-TROTTOIR. La cause syrienne intéresse-t-elle les Nîmois ?
Au lendemain de l'annonce de François Hollande, l'opinion publique nîmoise n'est visiblement pas très conquise à l'idée d'intervenir militairement en Syrie. Ce pays du Proche-Orient est plongé depuis 2011 dans une guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts, selon les Nations Unies.
Les choses s'accélèrent sur le dossier syrien… Hier, à l'occasion de la XXIe conférence des ambassadeurs, le président Hollande a officiellement fixé la position de la France : "Le massacre chimique de Damas (NDLR : 21 août) ne peut rester sans réponse (…) La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents". Au lendemain de cette annonce, les Nîmois ne semblent pas très conquis à l'idée d'intervenir militairement dans ce pays du Proche-Orient, plongé depuis 2011 dans une guerre civile qui a fait 100.000 morts, selon les Nations Unies. Certains semblent même ne pas s'en émouvoir : "Nous ce qu'on veut c'est l'argent ! Vous avez vu les chiffres du chômage ?", lancent à l'unisson Kader et Malick, attablés dans un café de l'esplanade.
A quelques mètres de là, appuyée sur une béquille, Catherine retraitée est plus humaniste : "Bien sûr que je suis touchée de voir des enfants, des femmes et des innocents tués dans cette guerre civile (…) Mais intervenir en Syrie, ça non !". Aujourd'hui, François Hollande devrait convoquer une réunion d'un conseil de défense. Et selon les dires du président, livrés au quotidien Aujourd'hui en France, "tout va se jouer cette semaine".
"Mais on ne sait même pas si c'est le régime syrien (NDLR : Bachar El Assad) qui est responsable de ces crimes", interpelle Luc, étudiant, faisant ainsi écho au discours du président russe, Vladimir Poutine. François Hollande, qui avait affirmé "que tout concord(ait) pour désigner le régime de Damas comme l'auteur" des attaques chimiques, a indiqué que la France attendrait le rapport des experts de l'ONU envoyés sur place.
"Penser à l'après?". Si des frappes ciblées sont sérieusement envisagées par les alliés, l'opinion publique nîmoise y est plutôt réfractaire : "Ça va déclencher une troisième Guerre mondiale ! On ne sait jamais dans cette région instable… Tout peut péter !", ajoute Catherine. Confondant maladroitement Égypte et Syrie, Georges s'invite à la conversation : " Vous pensez aux représailles ! Les frères musulmans (NDLR : Égypte) pourront très bien préparer des attentats contre la France, ça c'est déjà vu !".
Plus loin, Sarah, dont "le cœur bat à gauche" est plus mitigée : "La situation ne peut pas rester ainsi. Intervenir oui, mais ce qui m'inquiète c'est la suite". Et de rappeler : "Nous sommes déjà intervenus en Libye, au Mali et en Côte d'Ivoire, et je ne suis pas certaine que la paix y est aujourd'hui installée. Nous devons penser à l'après".
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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