VOEUX 2014. Nîmes : Prêtre, imam, rabbin et pasteur unis pour le vivre ensemble
Voilà quatre ans que les responsables religieux présentent aux Gardois leurs meilleurs voeux. Cette année, changement de décors, dans le centre André Malraux au Chemin-bas d'Avignon.
"Cet été nous avons vécu une blessure que beaucoup de citoyens nîmois ignorent encore", a rappelé le père Jean-Marie Pesenti, à l'occasion des voeux inter-religieux organisés hier soir, au centre André Malraux au Chemin-bas d'Avignon. La "blessure", c'est le caillassage dont a été victime l'église Saint-Dominique de ce même quartier du Chemin-Bas. "C'est pour cela que nous avons décidé de faire nos voeux ici", poursuit le prêtre. Objectif des représentants des communautés juive, musulmane et protestante : transmettre un message pour le "vivre ensemble". Une idée simple, mais difficile à mettre en pratique. "Les dégradations ne relèvent pas de la responsabilité des communautés mais plutôt de jeunes désoeuvrés, sans projet", insiste Jean-Marie Pesenti. Insistant sur le "manque de connaissance", les autorités religieuses toutes "descendantes d'Abraham" veulent lutter contre l'ignorance en faisant référence à leur livre sacré.
Des livres, placés bien en évidence devant la scène près d'un parterre de femmes et d'hommes politiques venus écouter les discours. "Si les religions ont un sens, c'est de libérer le fond de bonté des hommes", explique d'abord Bernard Cavalier, président du Conseil presbytéral de l’Église protestante unie. L'homme est un loup pour l'homme a écrit Plaute… Il sera
d'ailleurs repris par bon nombre de philosophes. "Nos différences, qui inquiètent tant nos contemporains, sont autant d'occasions d'apprendre des uns des autres", poursuit-il. Et au rabbin de Nîmes, Yossef Tedghi, de reprendre les épisodes de l'ancien testament : "les Hébreux n'étaient pas acceptés à la table des Egyptiens, parce qu'ils étaient différents. Moïse a libéré son peuple parce qu'il était différent. Alors quelle est la place de la différence dans notre société ? Etre différent, c'est accepter l'identité voisine sans vouloir l'annuler. Je suis qui je suis et je respecte l'autre". Etablissant un parallèle imagé avec un arc-en-ciel, Abdallah Zekri, le président de l'observatoire contre l'islamophobie a incité sur "ces couleurs qui représentent chacune un courant de pensée. (…) Nous appartenons à la même nation et nous avons un destin commun".
Association. Lancée il y a trois semaines, une Association Inter-religieuse Nîmoise présidée par Paul Benguigui, Bernard Cavalier, Mr El Moudni et Jean-Marie Pesenti s'est fixée la mission de parler d'une même voix et d'adresser des messages de paix à l'ensemble des Nîmois. Alors "Salam, Shalom et que la paix soit avec vous".
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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