Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 07.08.2014 - baptiste-manzinali - 5 min  - vu 596 fois

NÎMES On a interviewé le directeur de la SMAC Paloma

Fred Jumel, directeur de Paloma (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Fred Jumel, directeur de la SMAC Paloma (photo baptiste Manzinali / Objectif Gard)

En poste depuis 3 ans, le directeur de Paloma Fred Jumel, est un hyperactif qui passe la majorité de son temps libre sur son lieu de travail. Difficile à intercepter, le bonhomme. A la veille de son départ en vacances, valises en main, nous avons souhaité dresser le bilan de cette salle nîmoise qui n'en finit plus de faire parler d'elle.

Objectif Gard Avant d'arriver à Paloma, tu étais directeur de La Vapeur à Dijon. Quelle est la différence entre les deux ?

Fred Jumel La Vapeur existait déjà avant moi, ici à Paloma il y avait tout à faire. Il a fallu apprivoiser un nouvel équipement, et constituer une équipe avec les intermittents, les vacataires, les bénévoles, qui n'avaient jamais travaillé ensemble. Et puis la dimension aussi, Paloma fait parti des 4 SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) les plus importantes en France. Ce qui fait que tout le monde est attentif à cette salle.

OG Est-ce que vous avez réalisé tous les objectifs que vous vous étiez fixés ?

FJ Non, et on en est encore loin. Au delà de la maitrise de l'équipement, il faut maitriser la circulation du public et adapter les jauges. On doit continuer à developper la formation, l'accompagnement et la diffusion. Donc, il y a encore un travail de conquête du public très fort. On veut marquer une présence forte à l'échelle métropole, mais aussi régionale, nationale et internationale.

Pas de Marsatac à la rentrée

OG On a vu une programmation assez pointue mélangée à des têtes d'affiches plus fédératrices. Est-ce que cela peut poser problème à un public qui cherche une identité forte ?

FJ Au contraire c'est une richesse, le lieu doit s'adresser à tout le monde, et cela favorise la découverte également. Cela ne nous empêche pas d'être exigent, d'avoir un vrai projet artistique lisible. Mais il nous arrive de nous planter aussi, c'est normal. Sur les soirées Centre Nationale du Rap, on a voulu mêler têtes d'affiches et des découvertes. Cela ne fonctionne pas comme ça dans le hip-hop, on doit effectuer un travail de fond sur les découvertes. Idem pour la musique électronique qui n'est pas assez développée, malgré le succès de Marsatac. On a été complet l'année dernière, mais comme le festival tombe pendant la féria...cela pose d'énormes problèmes donc on ne le refera pas.

OG Ou est le problème, si c'est complet ?

FJ Essentiellement d'ordre logistique. Pendant la féria, tous les hôtels sont complets, la circulation est difficile. Et on a justement besoin de loger les artistes, les techniciens et toutes les personnes qui travaillent sur le projet. Pendant la feria, c'est impossible de faire quoi que se soit. Mais on est entrain de travailler sur un projet de développement de Marsatac hors des murs de Paloma, à une fréquence de 10 rendez-vous par an, dans toute la région. Cela ne sera pas avant février 2015, le temps de mettre en place les partenariats etc. C'est un travail monstre en amont.

"Aujourd'hui, le lieu à la mode c'est Paloma. Tout le monde en parle."

OG Puisqu'on parle de la région, comment tu expliques que vous ayez su concurrencer des salles présentent depuis des dizaines d'années, en si peu de temps ? Le Rockstore à Montpellier, le Bikini à Toulouse...

FJ On peut dire qu'aujourd'hui, le lieu à la mode c'est Paloma. Tout le monde en parle. Il y a plusieurs raisons au succès de Paloma. C'est un projet qui est piloté par un énorme réseau, je pense notamment à Christian Allex - directeur artistique de Paloma, programmateur des Eurockéennes de Belfort, Flavie Van Colen ma directrice adjointe qui fait partie du réseau Fedelima - regroupant 130 salles de musiques actuelles en France - Christian Bordarier qui est chargé de mission pour l'accompagnement des artistes sur le label Paloma. Nous avons réussi à fédérer. Et puis, il faut dire qu'il y avait un vrai vide avant Paloma. La majorité des SMAC en France sont dans le nord, le sud-est était un terrain à conquérir. Je dirais ensuite qu'il y a eu un geste architectural fort, des investissements dans l'équipement qui ont permis d'avoir une qualité reconnue de tous, artistes comme public. L'agglo - Nîmes Metropole - nous a donné les moyens financiers pour y arriver. Et puis des prises de risque aussi sur des artistes internationaux qui aujourd'hui passent systématiquement par Nîmes, je pense à Slayer, Public Ennemy, Mark Lanegarn, Paul Karlbrenner.

OG Vu de l'extérieur, cette troisième année ressemblait à une année charnière, est-ce que c'est le cas ?

FJ Oui on peut dire que c'est le cas. C'est l'accumulation qui a crée l'engouement, rien n'est arrivé par hasard. Aujourd'hui on est en surexploitation du lieu, avec 105 concerts par an en moyenne. Et puis il y a les artistes en résidence qui viennent travailler leur show. On en a reçu 13 cette année, dont certains comme Catherine Ringer qui sont restés plusieurs semaines. Une année charnière en terme de communication aussi, puisque Paloma est citée en exemple dans la façon de gérer les réseaux sociaux. On avait commencé au moment des travaux, on postait des photos, les gens se sentaient concernés déjà. Et le travail de mon équipe et moi, c'est aussi de se faire VRP du lieu. On se déplace beaucoup, dans les festivals notamment, et on fait la promotion de Paloma. C'est ce qui a permis d'avoir une énorme couverture médiatique sur notre festival This Is Not A Love Song, sans quoi il aurait été impossible de faire venir Arte, Libération, Lesinrocks, Rock&Folk...

OG 105 concerts par an, ça fait une bonne moyenne. Paloma en chiffre, ça donne quoi ?

FJ Oui, si tu comptes la période estivale du 15 juin au 15 septembre ou l'on ne programme plus, ça fait un concert tous les deux jours. On a réussi à installer un bon équilibre sur la programmation, puisqu'on reçoit 26 % d'artistes locaux, 24 % de français, 36 % d'internationaux (essentiellement des Etats-Unis et d'Europe), et 14 % du reste du monde. Et puis on s'est stabilisé sur une bonne moyenne de 50 000 à 60 000 spectateurs par an. L'une des activités importantes de Paloma, c'est aussi les studios de répétition qui sont fréquentés par 200 groupes par semaine, ce qui nous a poussé à ouvrir les studios 7 jours sur 7. Donc oui, 105 concerts par an, on a tenté de programmer deux plateaux en une seule soirée, dans le club et la grande salle. Cela ne représente pas un vrai gain économique, mais de la flexibilité.

OG Qu'est ce que vous pouvez confirmer sur la programmation de la rentrée, et sur le This Is Not A Love Song en mai prochain ?

FJ Il est encore trot tôt pour s'avancer sur le TINALS, même si on envisage une montée en puissance...c'est tout ce que je peux dire (rire). Sinon pour la rentrée on a annoncé The Do, Etienne Daho, Tahiti 80, Futur Island, Skip The Use, Lee Field and The Expressions, Miossek, A Silver Mt. Zion, et des artistes émergents comme Christine & The Queen. On a beaucoup de projets en cours dont il est difficile de parler tant que rien n'est validé...

N'hésitez pas à suivre l'actualité de Paloma sur le site très fourni : http://paloma-nimes.fr ou sur Facebook

Baptiste Manzinali

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