EN IMMERSION Jet Ski, la valeur sûre du sport nautique
Fly board, fly fish ou encore bouées tractées… Les professionnels des sports nautiques rivalisent d'imagination pour nous proposer des activités décoiffantes. Pourtant, dans ce lot de nouveautés, les casse-cou de la mer restent fidèles au bon vieux Jet Ski.
Grau-du-Roi, hier après-midi. En ce mois d'aout, l'effervescence de la cité balnéaire n'a pas perdu de sa superbe. Les va-et-vient des touristes guillerets sont incessants. Une glace, une barquette de frittes ou une petite crêpe au sucre… Toutes les friandises sont bonnes pour alimenter les estomacs creux des baigneurs. Près du port de pêche un autre type de vacanciers, en gilet de sauvetage bleu marine, s'agglutine devant le "Jet Roi", la seule entreprise de sports nautiques du Grau-du-Roi. Mon copain et moi faisons partie de la joyeuse bande de casse-cou impatients de tester le Jet Ski. L'activité incontournable de l'été, apparue dans les années 80, a bien survécu aux remous concurrentiels des nouvelles pratiques aquatiques moins onéreuses, comme les bouées tractées (20 euros en moyenne).
Scooter des mers : une liberté prisée
Pour faire du scooter des mers, comptez 65 euros la demi-heure (conducteur et passager réunis, NDLR). Les dents serrées et la main timide, je lâche douloureusement les billets.
En maillot de bain, nous patientons sur le ponton en plastique à côté de nos montures à propulsion hydraulique. Sylvain, le moniteur à l'humour potache, nous rejoint. Fixant une jolie demoiselle au physique généreux, il lance : "Tu aimes tes lunettes ?". "Oui", lui répond timidement la jeune fille. "Si tu les aimes vraiment, tu devrais les enlever parce que ça va secouer", poursuit-t-il.
Les longues recommandations sur l'utilisation d'un Jet Ski terminées, nous chevauchons notre moto marine avant de nous laisser porter par le courant du chenal d'Aigues-Mortes qui se jette dans la mer Méditerranée.
Mes yeux sont fixés sur les eaux verdâtres du port tandis que mes narines reniflent l'air marin mêlant odeur de poisson et fioul de bateaux. Je repère déjà le regard coquin de mon cher et tendre qui n'attend que la fin de la zone portuaire pour filer à toute vitesse vers le large. Je lance alors à Sylvain un cri d'alarme : "J'ai peur monsieur !". "Tant pis, tu n'avais cas pas venir !", me répond du tac au tac le moniteur. Charmant…
Le Jet Ski s'emballe et le tableau de bord qui affichait sagement 5 km/h passe à 50 km/h. Mes yeux sont fermés. Petit à petit, je les ouvre et aperçois la jolie mer bleutée du large. Dans le bruit assourdissant du moteur, je discerne les cris de joie de mon copain qui n'attend que la prochaine vague pour décoller. Banco ! La houle est assez forte et les vagues constituent un tarmac idéal pour notre décollage. Nos fesses s'envolent avec le Jet avant de retomber sur la prochaine vague. Je comprends alors pourquoi cette activité séduit toujours autant : la sensation de liberté est intense et la peur de tomber alimente notre besoin d'adrénaline.
Et soudain, la chute !
Cheveux au vent, nous glissons au fil de l'eau. Nous ralentissons afin d'observer les moniteurs… Mais visiblement, le sens de l'équilibre fait défaut à mon compagnon et nous tombons à l'eau ! Une chute en douceur dans l'eau chaude d'une mer d'août. Le fil qui nous relie au démarreur étant détaché, la machine s'arrête immédiatement. Notre première réaction : voir si le Jet ne s'est pas retourné. Si tel était le cas, il faudrait compter pas moins d'un quart d'heure avant de repartir. Et un quart d'heure de perdu sur la demi-heure payée, ce n'est pas rien !
Plus que quelques minutes pour profiter de cette escapade maritime. Mon chauffeur s'emballe, fait péter le compteur et tourne en rond avec le Jet. Notre visage n'est plus qu'à quelques centimètres du niveau de la mer… Intense. Une caméra banchée sur le scooter filme le moindre de nos exploits ou grimace déconfite. Avant de rentrer au port, on prend la pause… Au total, nous serons tombés à trois reprises. Tout mouillé mais le visage radieux, ces trente minutes ont été du pur plaisir. Le jeu en valait bien la chandelle.
Coralie Mollaret
Musique youtube libre de droit (motocross)
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