Depuis le 1^er septembre, la Mission locale jeunes du Gard rhodanien et de l’Uzège a mis en place le dispositif Garantie Jeunes.

Sur Bagnols, une quinzaine de jeunes sont accompagnés depuis un mois.

Un contrat d’engagement de 12 mois

La mesure, financée par l’Etat et la Communauté européenne et pilotée par la DIRECCTE, vise à mettre en lien les jeunes de 18 à 25 ans en grande précarité sociale, en recherche d’emploi ou de formation, et les entreprises. Après avoir été sélectionnés, les jeunes signent un contrat d’engagement de 12 mois, qui démarre par un parcours d’accompagnement collectif intensif de quatre semaines, suivie par une démarche personnalisée, avec des rencontres hebdomadaires et des mises en situation professionnelles auprès d’entreprises qui parrainent le jeune. Durant ces douze mois, chaque jeune intégrant le dispositif perçoit une allocation mensuelle de 452,21 euros, à ne pas confondre avec le RSA.

Et pour le mettre en œuvre, la MLJ de Bagnols a mis les moyens : « des locaux spécifiques où chacun à un ordinateur à sa disposition, un binôme de conseillers et une assistante administrative », explique le directeur de la MLJ Frédéric Combernous. Il faut dire que le Gard rhodanien fait partie des territoires choisis pour lancer la mesure, qui n’est pas mise en place partout en France. Dans le Languedoc-Roussillon, les deux sites pilotes étaient Narbonne et Carcassonne, dans l’Aude. « Là bas il y avait 200 jeunes dans la Garantie Jeunes, et ça a été une réussite importante », note le directeur.

« Le groupe a joué le jeu »

Sur Bagnols, « on voit déjà en un mois les progrès effectués », note le directeur. Les premiers jeunes à avoir intégré le dispositif se montrent enthousiastes, comme Julie : « j’ai fait un CAP, puis un BEP et un bac pro commerce, mais ce n’est pas vraiment ce que je veux faire, et la Garantie Jeunes me permet de faire autre chose. Ça fait un an que je ne fais rien, là ça nous pousse à trouver du travail. »

Hicham, 22 ans et lui aussi une expérience dans le commerce, ne dit pas autre chose : « c’est un tremplin pour trouver du travail, un travail qui pourrait me correspondre. On a travaillé des compétences pour prouver aux employeurs que c’est pas parce qu’on n’a pas les diplômes qu’on ne peut pas faire. » Quant à l’allocation, Hicham explique qu’elle lui « permet de (se) loger. »

Pour d’autres, comme Dounia ou Bryan, la Garantie Jeunes « permet de travailler la confiance en soi », en échangeant avec les autres et en étant accompagnés par les conseillères Jessica et Carine. Pour cette dernière, « le groupe a joué le jeu et a compris qu’on leur tendait la main, mais qu’il fallait qu’ils la saisissent. »

Un parrain dans le monde de l’entreprise

Pour mettre un maximum de chances de leur côté, la MLJ a contacté le chef d’entreprise et président du Collectif Patrick Scorsone pour les parrainer. « Il leur a parlé du monde de l’entreprise, leur a ouvert son réseau professionnel », précise la conseillère. « L’agglo du Gard Rhodanien a passé une convention avec les collectifs d’entreprises, on les subventionne mais en échange on attend d’eux qu’ils s’engagent sur l’emploi des jeunes » poursuit la vice-présidente de l’agglo et présidente de la MLJ Gard rhodanien Uzège Geneviève Castellane. Des visites d’entreprises sont prévues dans les prochaines semaines, notamment à Marcoule et à Berlidon.

Le dispositif va rapidement monter en puissance, comme l’affirme Frédéric Combernous : « ici, il y avait 15 jeunes au 1^er septembre, et il y en aura 70 d’ici au 31 décembre, et 210 en 2016. On est ravis du démarrage de cette session, et le deuxième groupe arrive lundi prochain. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com