Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 05.10.2015 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 682 fois

GARD L'autre écrin des santons de Provence

Rachalan des garrigues. Photo : C.M.

Scène de la nativité. Photo : Coralie Mollaret.

Si le Gard n'est pas le berceau des santonniers, les traditions provençales ont séduit ses artisans qui confectionnent désormais des petites figurines en terre cuite repentant la scène de la nativité mais également de vieux métiers gardois. 

Comme chaque année depuis cinq ans, l'Association des santonniers en pays gardois investit le Grand hôtel de Nîmes pour présenter leurs santons de Provence. De petits personnages en terre cuite qui "représentent la naissance de Jésus-Christ", explique Lou Christou, artisane originaire de Nîmes. Cette passionnée explique volontiers "qu'il n'y a pas qu'à Marseille ou à Aubagne que l'on trouve des santons. L'influence des traditions provençales n'a pas été arrêtée par le Rhône". Armée de ses petits sujets en terre cuite peints à la main, Lou Christou remonte le fil de l'histoire, désireuse de narrer l'origine de ces figurines : "à l'époque de la Révolution, les lieux de culte ont été fermés. Les gens très croyants mais pauvres ont créé des petits figurines en mie de pain pour représenter la naissance de Jésus Christ qui est l'évènement le plus important dans la religion catholique".

Lou Christou et les vieux métiers du Gard

Vanniers de Vallabrègues. Photo : C.M.

Pionnier de l'art santonnier, le Marseillais Jean-Louis Lagnel (1764-1822) eut l'idée de créer des moules en plâtre pour favoriser la reproduction des santons en argile. "Pour reconnaître un vrai santon de Provence, il faut qu'il soit en terre cuite (argile, NDLR) avec le nom de l'artisan gravé sous le socle. Enfin, la peinture qui décore la figurine est mate", explique Lou Christou. Depuis quelques années, le marché du santon de Provence voit arriver des contrefaçons chinoises. L'année dernière, la foire aux santons de la Cité phocéenne a été éclaboussée par une polémique : l'un des plus grands fabricants de santons de Provence, le Moulin à huile (Aubagne), avait été soupçonné de vendre des figurines fabriquées en Tunisie.

Les 12 santonniers de l'association veulent promouvoir leur savoir-faire. D'ailleurs, la Gardoise s'est spécialisée dans la création de figurines représentant les vieux métiers du Gard, comme le Rachalan. Cet ouvrier de la terre était chargé de faire des petits murets en pierre qui servaient à la culture étagées (oliviers, lavande, herbes aromatiques…). Sur le stand de la Nîmoise, on retrouve également le vannier de Vallabrègues ou le fabricant de balais en sorgho de Saint-Chaptes. Par-delà le Rhône, la culture provençale s'est donc mêlée à sa voisine gardoise pour laisser à chaque artisan le soin de faire évoluer ces traditions… Au plus grand bonheur des collectionneurs.

Prochaine foire aux santons à Clarensac les 24 et 25 octobre.

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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