
La discipline n’est pas nouvelle mais suscite toujours l’étonnement : il y a dix ans, l’institut privé Emmanuel D’Alzon mettait en place des cours de chinois. Aujourd’hui, 93 lycéens et 117 collégiens sont adeptes de la langue de la première puissance mondiale.
Il y a dix ans, alors que la Chine émergeait doucement, le directeur de l’institut Emmanuel D’Alzon Yvan Lachaud eut cette idée folle : introduire des cours de chinois dans les programmes du collège et lycée. Dix ans après, le pari est réussi : la langue est choisie en LV1 par 117 collégiens et 93 lycéens qui la présenteront en LV2 au bac en juin prochain.
Ce mardi matin, l’ambiance est studieuse à l’institut Emmanuel d’Alzon. Une dizaine d’étudiants révisent le vocabulaire chinois que la professeure Sophie Agostini leur a donné à réviser. Elle est épaulée par Wang, 24 ans, étudiante en Français originaire de Chine. Régulièrement, une étudiante chinoise est accueillie à Nîmes pour ouvrir les jeunes sinophones à la pratique. La discipline est difficile : « il n’y a pas d’alphabet chinois, ni de conjugaison. On doit apprendre les mots« , explique Sara. Agée de 17 ans, elle, et sa copine India ont décidé de sortir des sentiers battus en optant pour cette langue : « J’en fais depuis la 6ème. C’était nouveau pour moi et je trouve ça plus original que l’espagnol« , explique Sara, qui présentera chinois au bac en LV2. « Au bac, on devra soutenir une conversation sur l’un des thèmes étudiés et pour ce qui est de l’expression écrite, les professeurs nous attendent sur la compréhension du texte« , complète India.
Jumelé avec l’école de Chengdu (capitale de la province du Sichuan), une dizaine d’élèves a l’opportunité de partir chaque année en Chine. Une ouverture d’esprit sans précédent : la Chine qui, culturellement très éloignée de l’Europe, a su rattraper son retard économique pour se hisser au rang de la première puissance économique mondiale*. Le pari d’Yvan Lachaud est donc réussi, d’ailleurs le directeur, par ailleurs président de Nîmes Métropole, avance : « la Chine est l’un des partenaires privilégiés du territoire de Nîmes Métropole, la moitié des exportations des Costières de Nîmes se font en direction de la chine« . Et si demain le chinois supplantait l’italien ou l’allemand ?
*En 2015, la population chinoise est estimée à 1,3 milliards d’habitants. En 2014, le produit intérieur brut (PIB) chinois exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA) avoisiné les 17 600, devant celui des Etats-Unis.
