GARD Le député Christophe Cavard : "C'est de l'intérieur que l'on peut changer les choses"
Le remaniement du gouvernement a signé le retour des écologistes au pouvoir. Une décision saluée par le député gardois ex-EELV Christophe Cavard. Entretien.
ObjectifGard : Trois écologistes sont entrés au gouvernement. Comment réagissez-vous ?
Christophe Cavard : Je suis très heureux de voir les écolos revenir dans les lieux de décision et d'action ! Je pense que c'est de l'intérieur que l'on peut changer les choses. En 2014, j'ai été très déçu par le départ de Cécile Duflot et de Pascal Canfin du gouvernement. D'ailleurs, je suis assez étonné d'en voir certains critiquer Emmanuelle Cosse, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé de ne pas avoir consulté le parti avant de prendre leur décision… Cécile Duflot et Pascal Canfin nous avaient aussi mis devant le fait accompli.
Christophe Cavard : "Le rapport de force est en notre faveur…"
S'ils sont partis, c'est qu'ils pensaient ne pas pouvoir infléchir sur la politique du gouvernement. Qu'est-ce qui diffère aujourd'hui ?
Le contexte politique n'est plus le même. Le rapport de force est en notre faveur… Nous approchons de la Présidentielle, François Hollande n'a rien à gagner dans une nouvelle crise politique avec les écolos. Au contraire, sa majorité se rétrécissant, il y avait urgence à donner un signe …
Ah ! Avec son remaniement François Hollande s'est pourtant défendu de tout calcul politique…
(Il sourit). Mais vous savez, moi aussi je pense à 2017 !
Il existe plusieurs dossiers sur lesquels les écologistes et le PS ont des divergences comme le pacte de compétitivité ou l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes…
Sur l'aéroport, il devrait y avoir un référendum local. C'est à la Région ou au Département de le demander. Sur le reste, c'est une question de choix. Il faut savoir ce qui relève du casus belli ou du compromis. Personnellement, je préfère la politique des petits pas. Moi je fais de la real politique. Les écologistes et le PS font partie du même espace. La rupture ne sert à rien si l'on ne sait pas ce que l'on fait après.
Les ministres devront cependant se montrer solidaires des décisions prises. Combien de temps avant que la cacophonie ne résonne ?
Même ministre, Emmanuelle Cosse continue de s'opposer à la déchéance de nationalité. Nous devons apprendre à vivre dans un contexte où nous ne sommes pas tous derrière un seul homme.
Primaire à gauche en 2017 ?
Vous parlez d'Emmanuelle Cosse. Elle est favorable à une Primaire de la gauche pour 2017. Qu'en est-il de vous ?
Je suis favorable au principe, mais dans ce contexte, cela me semble compliqué. Même aux États-Unis, le président sortant ne se confronte pas à la Primaire.
Vous dites penser à 2017 ... Serrez-vous candidat à votre succession ?
Il y a des chances que je me représente aux Législatives mais je serai attentif au contexte. Sur ma circonscription aux Régionales, le FN a fait 40% des voix. La gauche unie est arrivée derrière avec 38,5%. En étant le sortant, je peux renverser la vapeur, mais il faut être uni, pas comme en 2012. Le cas échéant, chacun devra prendre ses responsabilités.
Propos recueillis par Coralie Mollaret.
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