Carole Delga, présidente de la Région Occitanie et des Régions de France, prend la parole en ce début d'été, synonyme de feu de forêt en Occitanie, pour inviter le président de la République à tenir ses engagements.

"Chaque été, la scène se répète. Trop familière. Trop violente. Des forêts ravagées, des terres nourricières brûlées, des habitations détruites, des pompiers épuisés, des Canadairs surmobilisés. Partout en Europe, les incendies gagnent du terrain, chaque année plus tôt, chaque année plus fort. Les flammes dévorent nos paysages, nos territoires, nos cultures agricoles, nos vignes, nos vies. Dans l’Aude, les Bouches-du-Rhône, le Gard ou l’Hérault, des centaines d’hectares sont déjà partis en fumée. Et pourtant, la réponse politique reste en deçà de l’enjeu" rappelle Carole Delga.

"La flotte de Canadairs, promise en 2022 par le président de la République, n’a toujours pas été renouvelée. Un seul appareil est commandé, pour livraison en 2028 au plus tôt. Deux autres sont abandonnés. Certes, un Canadair est un matériel coûteux. Mais pas autant qu’un nouvel été d’inaction. Parce que les feux ignorent les frontières, il faut une stratégie européenne coordonnée, de même que la structuration d’une filière européenne de production d’aéronefs de largage d’eau."

Et la Socialiste de rajouter : "L’action des collectivités est également déterminante. En Occitanie, région particulièrement exposée, j’ai fait le choix d’une mobilisation importante. Une délégation spéciale aux incendies, une stratégie forestière régionale renforcée, 1,3 million d’euros mobilisés chaque année pour l’entretien des pistes, citernes et coupures de feu. Et une opération de médiation forestière menée tout l’été, pour sensibiliser les habitants et touristes aux bons gestes."

"Parce que 9 incendies sur 10 sont d’origine humaine. Nous agissons aussi sur le long terme : rénovation des réseaux hydrauliques, soutien au pastoralisme, raccordement des pompiers aux bornes d’irrigation agricoles — près de 100 millions de m³ d’eau sont économisés chaque année grâce à ces dispositifs. Le changement climatique est là. Nous n’avons pas le luxe de l’attentisme : je demande au président de la République de tenir parole sur les moyens supplémentaires, humains ou matériels, annoncés en 2022.  Enfin, j’en suis convaincue : il faut davantage appuyer la plateforme aérienne de sécurité civile de Nîmes-Garons et faire de l’Occitanie une place stratégique de la protection civile en Europe."