Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 02.03.2016 - tony-duret - 3 min  - vu 203 fois

FAIT DU JOUR Douais-Giraudier : « opération de torpillage » et dénonciation calomnieuse à la CCI

Eric Giraudier et Henry Douais. Photos : SM et CM/OG

Nouvel épisode, ce mardi 1er mars, de la bataille judiciaire qui oppose Eric Giraudier à Henry Douais. Hier, la cour d’appel de Nîmes examinait l’appel formulé par la CCI Nîmes et son directeur général Vincent Martin qui avaient été condamnés, en mars 2014, à verser 5.000€ chacun à Eric Giraudier ainsi que 10.000€ de dommages et intérêts pour « dénonciation calomnieuse ».  

Les années passent, les décisions de justice aussi, mais les relations entre l’ancien président de la CCI Eric Giraudier et l’actuel, Henry Douais, ne s’améliorent pas. Regards noirs, froids. Pas de poignée de main. Et pas un mot pour son adversaire. On se déteste en silence, de loin. Les élections pour la présidence de la CCI en fin d’année s’annoncent déjà glaciales. Mais de ces querelles de pouvoir, la cour d’appel de Nîmes n’en tient pas compte et s’appuie uniquement sur des faits qui datent de 2012.

Le vendredi 20 juillet 2012, Henry Douais et son directeur général Vincent Martin prennent la décision de priver la NRCT (une association qui favorise l'implantation d'entreprises dans le Gard, NDLR), dont Eric Giraudier est le président, de ses locaux dans les murs de la CCI de Nîmes. Le soir même, Vincent Martin envoie un mail à certains de ses collaborateurs pour les informer des manœuvres à venir. Maître Isabelle Mimran, l’avocate de Vincent Martin et d’Henry Douais, assume et qualifie ce mail « d’opération de torpillage » à l’encontre de Giraudier. Seulement, pour une raison inexpliquée, ce mail qui aurait dû rester secret va se retrouver imprimé, dans une pochette posée sur le bureau d’une secrétaire qui travaille dans les locaux de la NRCT. Le lundi suivant, prié de partir, Eric Giraudier récupère ses affaires et s’empare de la pochette contenant le mail. Pour Vincent Martin, il n’y a aucun doute possible, c’est du vol. Il dépose plainte le 31 juillet. La plainte sera classée sans suite. Mais Giraudier va riposter en attaquant la CCI et Martin pour « dénonciation calomnieuse ».

A l’audience en appel, ce mardi 1er mars, certains agissements de Vincent Martin intriguent les trois magistrates de la cour d’appel.

-          Pourquoi avez-vous demandé à la secrétaire d’éviter de se rendre dans son bureau ce fameux lundi matin ?, interroge l’une d’entre elles.

-          Je ne souhaitais pas l’exposer à une tension, je souhaitais la préserver, répond Martin.

-          Pourtant, pour prouver le vol, votre meilleure garantie aurait été qu’elle soit dans son bureau…

-          Je vous l’accorde, ça aurait été plus simple.

Eric Giraudier : « Depuis cinq ans, je suis diffamé, agressé, menacé »

En effet, il a été impossible pour la CCI de démontrer l’intention de soustraction frauduleuse par Eric Giraudier. La plainte déposée par Vincent Martin étonne également les juges :

-          Vous parlez de « fouilles dans le bureau », c’est très grave. Et puis, vous taisez le contexte. Vous avez une façon de présenter les choses un peu lapidaire, reprend une magistrate.

-          C’était la première fois que je déposais une plainte, je ne savais pas qu’il était nécessaire d’être précis, explique Vincent Martin.

Appelé à la barre, Eric Giraudier doute de la naïveté du directeur général.

-          Il y a une intention de me nuire. Depuis cinq ans, je suis diffamé, agressé, menacé. Pour en revenir aux faits, je suis à ce moment-là président d’une association dont les locaux sont à usage exclusif pour l’association. Il y a un logo sur la porte d’entrée. Cette pochette, si elle n’avait pas à être là, c’est de la faute de ceux qui l’ont placée.

Son avocate, Maître Hélène Mordacq, en rajoute une couche :

-          Quand Monsieur Martin porte plainte, il sait pertinemment que les faits sont faux (…) Et qui vous dit qu’on n’avait pas délibérément laissé ce dossier dans ce bureau ? Mais ce n’est que mon imagination…

Maître Isabelle Mimran, elle, plaide la relaxe :

-          Ce mail n’était pas la propriété de Monsieur Giraudier : il n’avait pas à le prendre. Quant à Monsieur Martin, il n’a pas agi en sa qualité personnelle mais il était en service commandé pour la CCI.

Le tribunal rendra sa décision le 12 avril prochain.

Tony Duret

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