Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 15.05.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 207 fois

FERIA DE NÎMES Lopez Simon se paie ses oreilles et son triomphe

Toros dans le dos pour Alberto Lopez Simon (Photo Anthony Maurin).

Derechazo de Varea. Un toro d'alternative que le jeune maestro aura du mal à tuer (Photo Anthony Maurin).

Jusqu'ici, les toros de cette feria de Pentecôte sont faibles. Ceux de Juan Pedro Domecq se sont comportés comme leurs prédécesseurs. Varea, qui prenait l'alternative, n'a pas coupé d'oreille mais a montré de belle choses. Jose Maria Manzanares coupe un appendice et Alberto Lopez Simon deux dans des conditions rocambolesques.

Varea revenait à Nîmes pour devenir matador de toros. Le sacre était attendu et le jeune aura, même s'il n'a pas triomphé, marqué les esprits et fait le travail nécessaire au repos du guerrier. A son premier, l'élégance au capote était de mise. Des passes léchées, un placement certain et une facilité déconcertante. Son Domecq donnera du jeu que le jeune maestro parviendra à canaliser et à mettre à son profit. Les séries s'enchaînent et le triomphe semble se préciser mais c'est à l'épée qu'il perd tout, y compris ses moyens en y allant à de multiples reprises. Salut.

Pecho de Jose Maria Manzanres (Photo Anthony Maurin).

Jose Maria Manzanares, qui faisait office de parrain de luxe, allait prendre le temps des choses. Un duel au ralenti, quelques belles passes, une paire de séries honnêtes mais pas de quoi faire frétiller des arènes rafraîchies par un brin de vent qui n'a pas gêné Varea mais qui cause quelques ennuis à l'Alcantino. Par contre, là où Varea s'est fourvoyé, Manzanares a fait honneur à son titre de matador de toros. Le maestro est un tueur né et il l'a encore montré avec un magnifique recibir d'une implacable efficience. Oreille.

Alberto Lopez Simon fera quasi la même faena qu'il avait pu faire à Arles lors de la dernière feria de Pâques. Une faena de repos, de longueur et sans trop d'intérêt mais réalisée pour un public en manque de danger. Il fera passer à plusieurs reprises le toro dans son dos et s'assurera ainsi les faveurs futures de l'assemblée. Salut.

A droite, l'habileté de Manzanares parle d'elle-même (Photo Anthony Maurin).

Pour son ultime combat, Jose Maria Manzanares sortira le grand jeu au capote avant de confectionner une faena morcelée. Son toro ne l'aidant pas dans sa tâche laborieuse, l'alchimie ne prendra pas et il faudra deux épées pour faire tomber le fade cornu.

Le toro de Juan Pedro Domecq qui s'est cassé la patte en début de faena (Photo Anthony Maurin).

Dans les cornes du toro de réservé qu'il s'est payé, Lopez Simon gagnera le respect du public qui lui offrira deux oreilles (Photo Anthony Maurin).

Alberto Lopez Simon aura un double dernier toro... Oui, oui. Expliquons le problème. Son vrai dernier, une petite peinture, se laissera faire dans un premier temps. Lopez Simon ira de sa magie au capote mais le toro se cassera la patte en début de faena après deux petites séries. Le réglement ne prévoit pas de changer le toro après la pique. Rien à faire, le toro met de temps à être estoqué, les arènes grondent une énième fois, le maestro le comprend et, comme pour Sébastien Castella, on voit le toro de réserve sortir, sans panneau ni trompette. L'affaire rocambolesque tourne à l'hallucination. Aucune annonce n'est faite mais c'est Alberto Lopez Simon qui est allé voir le palco et l'empresa pour dire qu'il allait payer son toro de réserve... Grand bien lui en a pris! Le public fou de joie de voir un toro de plus se rangera avec le piéton qui, après une faena de distance puis dans les cornes, coupera deux oreilles! Une large récompense qui a eu au moins le mérite de réchauffer les arènes.

Au capote, le geste précieux de Varea (Photo Anthony Maurin).

Enfin, après tout ce ramdam, Varea pouvait clôturer l'affiche et sa corrida d'alternative en toute sérénité. Il accueille son adversaire à genou, réalise une nouvelle fois des prouesses au capote mais sa faena manquera de tact et de relief malgré quelques séries du plus bel effet. On ne pourra pas reprocher grand chose au jeune maestro mais c'est peut-être un tout qui est fait de petits riens à régler. Il sera bientôt prêt à tourner dans les plus grandes ferias, c'est sûr. En attendant, il devra travailler ses mises à mort mais pour le reste, le torero et son toreo tiennent la route.

Anthony Maurin

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