Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 06.04.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 223 fois

FAIT DU JOUR Blessé par la vie, on peut triompher d'un naufrage

Désireux d'expliquer autrement sa politique, le Département a reçu des bénéficiaires des actions d'insertion qu'il finance à hauteur de 1,6 M€. Photo : DR

Paul, Jean-Luc, Marie-Yolande… Victimes d’un accident de la vie, ces Gardois ont perdu leur emploi puis, petit à petit, leur place dans la société. Grâce aux actions d’insertion et, surtout, grâce à leur détermination, ils ont réussi à remonter la pente.

Nul n’est à l’abri d’un accident de la vie. Un événement inattendu, qui rompt l’équilibre, finalement fragile, de notre existence. Hier matin, le Département a rencontré des associations d’insertion, accompagnées de leurs bénéficiaires. Des Gardois éloignés de l’emploi, qui ont réussi à retrouver une place dans la société. Ouverte à la presse, l’entrevue était une façon différente pour la collectivité d’expliquer sa politique.

Le président PS du Département, Denis Bouad, l’avoue : « nous avons un problème de communication… Nos actions ne sont pas toujours connues et comprises par la population ». Compétence obligatoire du Conseil départemental, l’insertion se traduit, en partie cette année, par 1,6 M€ de subvention. Elle est destinée à financer des projets portés par une trentaine de structures.

« J’ai relevé la tête… »

Parmi les témoins présents, ce matin : Paul, 44 ans, originaire d’Alès. Il y a dix ans, un « chagrin d’amour » a transformé sa vie en cauchemar : « J’ai sombré dans l’alcool, dans la drogue. J’ai arrêté de travailler et je me suis coupé du monde », témoigne l’ancien charpentier métallique. Des 2 500 € mensuels que lui rapportaient son activité, le Cévenol se retrouve avec les 500 € du RSA. Une « dégringolade ». Un jour, son référent Pôle emploi lui parle de l’association Cantarelle. Une structure d’insertion qui propose différents ateliers : jardin potager, préparation au code de la route, ou encore des actions autour de la santé. Le quadragénaire commence comme bénévole, en cultivant des légumes, puis bénéficie d’une action d’insertion dans le maraîchage. Celle-ci lui permet de « se réouvrir aux autres », si bien qu’il décroche un emploi de cuisinier dans une cantine solidaire : « J’ai relevé la tête, aujourd’hui je suis de nouveau reconnu ».

Comme lui, Jean-Luc, a vu son existence basculer. Victime d’un « accident de travail », le quinquagénaire bénéficie de l’allocation adulte handicapé : « pendant deux ans, je suis resté enfermé chez moi. Dans la tête, ça travaille… Du jour au lendemain, on se retrouve seul, isolé ». Jean-Luc a intégré l’association SILOE au Grau-du-Roi. Elle propose de la restauration partielle ou complète de bateaux. Une activité qui, là-aussi, lui a permis de s’ouvrir aux autres et même, d’étendre son champ des possibles… Le Gardois a passé un CAP Cuisine. Enfin, il y a Marie-Yolande. Après être tombée malade, la Sazaine perd le contrôle de sa vie. Bénéficiaire d’une action d’insertion dans l’association C’Faire, elle finit par décrocher un CDD de technicienne de surface au collège de Roquemaure : « aujourd’hui je veux avancer et ne plus reculer ».

Depuis 2012, des crédits divisés par deux

Les actions d'insertion ont « fait leurs preuves » pour l’exécutif de gauche. Toutefois, depuis 2012, les crédits destinés aux associations ont été divisés par deux. Le Département justifie cette baisse par les « difficultés financières de la collectivité », prise en étaux entre la baisse des aides de l’État (moins 10 M en 2017) et la hausse des dépenses sociales (177 M pour 2016 contre 100 M en 2009). Depuis la crise économique de 2008, le nombre de bénéficiaires du RSA a explosé, pour atteindre, le nombre de 30 108 en 2016, . Des chiffres derrière lesquels se cachent souvent de dures réalités humaines.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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