NÎMES 2 frères condamnés pour des violences au CHU: ils n'ont pas supporté d'attendre 3 minutes
Il était 18h45, le 27 mai dernier, lorsque deux frères se présentent à la porte des urgences de Nîmes. Un homme de 26 ans est légèrement blessé au bras. Il souffre et ne va pas supporter d'attendre longtemps. Avec son frère, ils vont patienter précisément 3 minutes, les caméras de vidéosurveillance en attestent. A 18h48 précisément, c'est une véritable séance d'hystérie à deux qui commence. Le blessé va insulter, outrager le personnel et le menacer de mort dans un langage très cru. Le frère aîné, un facteur de Nîmes, âgé de 28 ans, va prendre un bouteille remplie d'eau et la lancer au visage d'une infirmière qui ne faisait que passer dans le service. "Je n'ai pas voulu la viser", se défend très timidement le préposé de la Poste qui se présente à l'audience sans son frère qui aurait été hospitalisé la matin même au CHU de Nîmes pour un problème de gastroentérite. Le problème c'est que le frère est sorti de l'hôpital à midi et qu'à 17h, horaire où le procès s'est déroulé hier mardi au tribunal correctionnel, il était toujours aux abonnés absents. "Il a peut-être eu peur des 15 mois d'une précédente affaire que le parquet de Nîmes devait lui signifier", glisse la vice-procureure. "Pour les évènements qui se sont déroulés au CHU, il s'agit de faits inadmissibles pour une attente qui n'a duré que 2 à 3 minutes. Ce déchaînement de violences, cette agressivité est incompréhensible pour des blessures qui à l'origine ne sont pas dramatiques et qui se soigneront par un pansement," poursuit la représentante du Procureur. Car pour calmer les ardeurs des frangins le personnel soignant a été obligé d'appeler la sécurité de l'établissement hospitalier. Les deux agents de surveillance auront toutes les peines du monde à ramener à la raison les deux complices. Des agents qui vont déposer des plaintes. "Malheureusement de plus en plus souvent on se retrouve devant le tribunal correctionnel pour des violences à l"hôpital. C'est une triste réalité, mais le personnel du CHU vit aujourd'hui dans l'angoisse et la peur qui pèsent sur l'activité à cause de la fréquence des problèmes, des violences, des menaces de mort", souligne Me Elsa Longeron pour le personnel hospitalier. "L'hôpital est un lieu de souffrance, aux urgences les patients arrivent affolés, tout est grave, on a peur, et il y a des réactions exacerbées", précise Me Perrien pour le facteur. Si ce dernier n'a "que" 3 condamnations, son frère à lui 14 mentions à son casier judiciaire... Il a écopé de 6 mois de prison. Le facteur qui a un CDI est puni de 120 jours amendes à 6 euros.
Boris De la Cruz
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