Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 17.09.2017 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 454 fois

GARD Une nature qui joint l'utile à l'agréable

La tour Carbonnière à Saint-Laurent-d'Aigouze. Depuis 1985, la préservation et la valorisation des espaces naturels est une compétence obligatoire du Département. (Photo : Département du Gard)

Dans le Gard, la nature ne sert pas qu’à "faire joli"… Les espaces naturels participent à l’attractivité touristique du département et à la protection des Gardois. Pour les préserver, les élus gardois ont adopté un nouveau schéma départemental.

C’est dans un lieu hautement symbolique que le Département a tenu sa séance publique de rentrée, ce jeudi matin. En raison des travaux de rénovation de l’auditorium à Nîmes, les 46 élus ont migré au Pont-du-Gard. « Le joyau de notre territoire » ont martelé le président PS Denis Bouad et le président de l’EPCC* Patrick Malavieille. L’élu communiste n’était pas peu fier d'annoncer les « 297 000 visiteurs sur juillet et août » qui ont traversé l’aqueduc romain. Le hasard faisant parfois bien les choses, le site est implanté dans les 70 hectares de l’ENS Pont-du-Gard (Espaces Naturels Sensibles).

L'écologie au service du tourisme 

L’adoption ce matin du premier Schéma des Espaces Naturels Sensibles a montré combien l'écologie et le tourisme sont intimement liés. Trop souvent réduits à une approche naturaliste, ces espaces participent à l’attractivité du territoire. En vacances, beaucoup d'estivants cherchent à gravir nos massifs cévenols, à se balader sur le littoral méditerranéen ou à arpenter les plaines bordant nos cours d’eau. Le Gard dispose de 32% de zones protégées sur lesquelles on trouve 9000 km de randonnées pédestre, 140 sites en espaces naturels et 275 en zone humide. Pour la troisième année consécutive en 2016, notre département est arrivé premier au Palmarès de l'écologie, selon le classement de l'hebdomadaire La Vie

Il n'en reste pas moins que ce patrimoine naturel est « menacé » selon la vice-présidente du Département déléguée à l'environnement, Geneviève Blanc. L'écologiste alerte sur « l’expansion urbaine en hausse dans le Gard de 14% entre 1994 et 2010 et de la disparition des terres agricoles en baisse de 16% sur la même période. » Dans le territoire de Nîmes Métropole, l'urbanisation en périphérie grignote sur l'espace naturel et les terrains agricoles à raison de 90 hectares en moyenne par an (source : agence Inddigo). 

Protéger les populations 

Alors, avec ce nouveau schéma, le Département aspire à « préserver et valoriser ces espaces » menacés. Une compétence obligatoire que lui a confié le législateur en 1985. Facultatif, ce schéma traduit surtout une volonté politique de renforcer les actions déjà existantes. Avec un budget annuel de 8M€*, le Département continuera d’aider les communes et syndicats à acheter des espaces naturels, à hauteur de 40% du montant des terres. La collectivité pourrait aussi dispenser des formations aux élus et agents territoriaux, en partenariat avec le CAUE (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement) pour les sensibiliser à cette problématique. 

Les acquisitions de terrains servent à préserver la qualité de vie mais aussi à garantir la sécurité des populations. Un autre objectif du schéma départemental. Geneviève Blanc illustre : « Le SMAGE (Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion du Gardon d'Alès) à acheté des terrains sur les berges à Saint-Christol-lès-Alès qui servent d’éponge en cas d’inondation. » Les victimes de l’ouragan IRMA* à Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont rappelé que l’urgence écologique n’est plus une conviction, mais une nécessité.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

*Établissement public de coopération culturelle (EPCC).

*Le budget provient de la la Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles qui s’applique sur tous les projets de construction, de reconstruction et d’agrandissement des bâtiments de toute nature. 

*Au cours de cette même séance, le Département a voté à l'unanimité le versement d’une aide exceptionnelle de 20 000 € pour les victimes de l’ouragan IRAM* à Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Coralie Mollaret

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