Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 12.10.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 390 fois

PONT-ST-ESPRIT La question des ressources humaines enflamme le conseil municipal

L'opposant et ancien maire Gilbert Baumet a électrisé l'ambiance au conseil municipal (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Hier soir, lors du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

On se doutait bien que, seulement un jour après la journée de mobilisation des services publics durant laquelle les syndicats des agents municipaux de Pont-St-Esprit ont dénoncé leur « ras le bol », la question des ressources humaines municipales reviendrait d’une manière ou d’une autre lors de la séance du conseil municipal de mercredi.

Ça n’a pas loupé, et même à deux reprises, donnant même l’occasion d’une envolée de l’ancien maire Gilbert Baumet comme on n’en avait plus vue depuis des lustres.

Une mutualisation floue ?

Avant tout, on apprenait parmi les décisions du maire que l’étude sur l’évaluation des risques psychosociaux pour le personnel de la commune nécessitait un apport de cinq jours de travail supplémentaires , « afin d’approfondir le travail », précisera le maire Roger Castillon. L’opposition n’interviendra sur le sujet que deux questions plus tard par la voix de Carine Fournier (liste Aimons Pont-St-Esprit), pour demander si la raison de cette rallonge était à chercher du côté des résultats. Le maire lui rappellera que son équipe était « à l’initiative de l’étude » et que cette rallonge avait été accordée car le bureau d’études la demandait.

Autre sujet relatif au personnel municipal, la convention de mutualisation des moyens humains entre la ville et l’agglo du Gard rhodanien. Une convention présentée à deux reprises en comité technique, que les élus ont approuvé à l’unanimité pendant que les représentants du personnel la rejetaient, là aussi à l’unanimité. « Pour quelles raisons ? », demandera Carine Fournier. « Je pense qu’on a eu un peu de mal à se comprendre, estime Roger Castillon. Il s’agit de pouvoir se ‘facturer’ réciproquement entre la ville et l’agglo. Les syndicats ont estimé qu’on ne produisait pas assez de détails, et se sont demandé si cette convention permettrait aux agents de faire correctement le travail qu’ils ont à faire. Je précise qu’il ne s’agit pas de les envoyer travailler à Saint-Victor-la-Coste, mais ici l’agglo dispose de locaux, et si on peut éviter de faire venir quelqu’un de Bagnols… Ce sont nos agents qui font les réparations, sachant que les heures et le matériel est facturé à l’agglo. »

« Vous dites qu’on ne déplace pas les agents, mais ce n’est pas écrit dans la convention, c’est une porte d’entrée, rétorquera l’opposante. Nous voterons contre, ce document n’est pas assez bordé. » La convention sera votée à la majorité. Après le conseil, le délégué syndical CFDT Pascal Le Rouzic, qui a assisté à la séance, a commenté la décision du maire : « trop c’est trop, cette convention est une coquille vide, il faut arrêter de nous dire qu’on ne comprend rien. Avec la CGT, nous allons appeler à la grève. »

« Je me demande si c’est de l’incompétence ou de la provocation »

Le sujet des resources humaines est revenu deux délibérations plus tard, à l’occasion de l’octroi de la protection fonctionnelle, qui consiste notamment en la prise en charge de l’assistance juridique par la mairie pour un agent. Il s’agissait l'accorder à un agent du service habitat victime le 6 septembre dernier d’outrages et de menaces verbales et physiques durant l’exercice de ses fonctions. Une porte d’entrée pour évoquer une autre affaire de protection fonctionnelle : celle réclamée par l’agent Aimé Berlendis, celui qui a retrouvé le fameux rapport Dumas-Baumet au centre Pépin, mais refusée par la mairie.

« Je me demande si c’est de l’incompétence ou de la provocation, car la loi est très précise et il y a des jurisprudences ! » lancera Gilbert Baumet (Aimons Pont-St-Esprit) avant de lire les arrêts en question puis d’enjoindre le maire à « respecter la légalité », provoquant des rires dans l’assemblée. Le maire lui répondra que la première lettre d’Aimé Berlendis n’avait pas été réceptionnée, mais que « nous lui avons écrit pour clarifier la situation. Nous avons reçu une demande de protection fonctionnelle, mais assise sur aucun élément. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas la lui accorder. » Le maire ajoutera que ses services avaient demandé « un dossier plus étayé », en vain. « J’ai lu les lettres, il faut arrêter de dire n’importe quoi ! rétorquera l’ancien maire. Je vais l’aider à faire sa lettre, on va s’en occuper ! »

La première adjointe Claire Lapeyronie appellera ensuite Gilbert Baumet à revenir à l’affaire inscrite à l’ordre du jour, « relative à des faits très graves. » « Votre cinéma est inconvenant » lui lancera-t-elle, faisant dérailler Gilbert Baumet : « vous êtes juriste comme moi je suis évêque, vous êtes nulle, vous êtes à côté de la plaque ! » L’intéressée ne répondra pas, et la délibération sera votée à l’unanimité.

Et aussi :

On ajuste : la deuxième décision modificative du budget, probablement la dernière de l’année, a permis de faire coller la réalité aux prévisions budgétaires. On y découvre un fonctionnement à l’équilibre à 14,4 millions d’euros, avec 232 000 euros de ressources complémentaires. Les charges de personnel sont 60 000 euros plus élevées, « mais cette somme est compensée par des recettes nouvelles pour 96 000 euros », précise Claire Lapeyronie. Côté investissement, 263 000 euros de crédits en plus portent l’effort d’équipement du budget 2017 à 4,55 millions d’euros. « Ça nous permet d’initier des projets importants pour le devenir de la commune », estimera le maire. Parmi eux, l’extension du cimetière et le démarrage de la construction de la nouvelle gendarmerie.

Pont-Saint-Elysée : l’autorisation de programme et crédits de paiement des travaux de l’escalier Saint-Pierre a été votée à l’unanimité, non sans que l’opposant Gérard Guillen (Aimons Pont-St-Esprit) n’ait estimé que « 2,1 millions d’euros (le montant prévisionnel, ndlr) c’est presque le prix d’un appartement de 500 mètres carrés sur les Champs-Elysées. » « On investit pas sur les Champs-Elysées, mais dans notre ville, lui rétorquera Claire Lapeyronie. Il s’agit d’une reprise totale, et si nous avons pris le soin d’inscrire l’escalier aux Monuments historiques en 2014, c’est aussi pour obtenir 40 % de subventions pour agir. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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