Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 19.03.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 2220 fois

FAIT DU JOUR À Laudun-l’Ardoise, l’éclatante victoire d'Yves Cazorla

La troisième fois aura été la bonne : Yves Cazorla a remporté largement l’élection municipale partielle de Laudun-l’Ardoise hier soir, après dix ans dans l’opposition.
La liste conduite par Yves Cazorla (à G.) l'emporte largement (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le maire sortant? Philippe Pecout, qui a vu sa majorité exploser en plein vol avant de démissionner et de se présenter une nouvelle fois devant les électeurs, a quant à lui été lourdement sanctionné.

Report des voix et abstention

Cette fois, il n’a pas attendu que les résultats soient proclamés pour laisser un large sourire barrer son visage. Il faut dire qu’Yves Cazorla disposait d’une telle avance, qu’au fur et à mesure que les résultats des quatre bureaux de vote de Laudun et du bureau de l’Ardoise remontaient, sa victoire semblait bel et bien acquise avant même la fin du dépouillement. Avec 1 547 voix, la liste Laudun-l’Ardoise Renouveau conduite par Yves Cazorla recueille 61,76 % des suffrages, contre 38,24 % pour Philippe Pecout (958 voix).

Lors du dépouillement de ce second tour, hier soir, en mairie de Laudun-l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Yves Cazorla l’emporte donc largement dans tous les bureaux, profitant pleinement du report des voix de la liste de Jean-Christophe Dauzon, arrivée troisième dimanche dernier avant de se retirer et de soutenir Laudun-l’Ardoise Renouveau. « Le report des voix a fonctionné, je remercie Jean-Christophe Dauzon », réagit le gagnant du soir, bien conscient que les 558 voix qu’il a gagné entre les deux tours venaient probablement de la liste Dauzon, qui avait recueilli… 550 voix au premier tour. Un report d’autant plus évident que la participation a très légèrement baissé pour ce second tour, avec 56,93 % contre 57,4% dimanche dernier. Dans ces conditions, la liste Laudun-l’Ardoise Dynamique emmenée par Philippe Pecout s’est retrouvée sans espace, et n’a glané que 125 voix supplémentaires entre les deux tours. Très (très) insuffisant pour espérer inverser le cours d’une élection qui lui a notamment échappé à l’Ardoise, où le maire sortant ne recueille que 110 voix, contre 234 pour Yves Cazorla.

« Ce n’est pas une revanche »

« Je suis très content pour mon équipe, mais aussi et surtout pour les habitants qui attendaient ce moment et l’ont dit dans les urnes », a réagi à chaud Yves Cazorla, très ému après cette « victoire écrasante. » Cette élection vient après dix ans de travail dans l’opposition. « Ça fait longtemps qu’on travaille pour tout le monde, et cette fois il y avait vraiment une volonté de nous voir passer », poursuit le futur maire de la commune, qui dit avoir vu « beaucoup d’espoir sur nous. » Et si les choses ont parfois été tendues entre lui et les deux derniers maires de la commune, Patrice Prat puis Philippe Pecout, Yves Cazorla l’affirme, « ce n’est pas une revanche. Je ne le vois pas du tout comme ça. »

Yves Cazorla tombe dans les bras de son colistier et probable futur premier adjoint Patrick Pannetier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Du côté de Philippe Pecout, cette large défaite est évidemment « une déception pour mon équipe et pour moi même, réagit le candidat défait. Même si on a connu toutes ces péripéties, avec ma démission notamment, nous pensions qu’une majorité de Laudunois et de l’Ardoisiens étaient prêts à nous confier la mission de terminer ce mandat, ça n’a pas été le cas. » Sans surprise, Philippe Pecout reprend l’analyse du report des voix de la liste Dauzon, « une liste là pour un programme, mais aussi pour régler un certain nombre de choses avec ma personne (Philippe Pecout a poursuivi en diffamation Jean-Christophe Dauzon en justice début 2017, ndlr). Quelque part ils y sont parvenus ce soir. »

Tourner la page en sortant les sortants

Philippe Pecout paie aussi vraisemblablement ce qu’il qualifie de « péripéties », à savoir l’éclatement de sa majorité, puis sa démission dans la foulée en décembre. Un pourrissement de la situation politique de la commune qu’il a largement mis sur le dos de son prédécesseur et ancien mentor, Patrice Prat, et qui a été observé avec une certaine consternation par la population. Pendant ce temps, Yves Cazorla s’est contenté de compter les points, en choisissant dès le début de se placer au dessus de la mêlée. Une fois la campagne lancée, il choisira d’insister sur le fait que Philippe Pecout avait démissionné, usant des métaphores maritimes faisant de son concurrent un capitaine quittant un navire à la dérive. Un discours qui a sans doute bien imprimé chez les électeurs : si les différences programmatiques entre les deux hommes existaient bel et bien, elles n’étaient pas non plus fondamentales, même si Philippe Pecout est un ancien du PS et Yves Cazorla un ancien de l'UMP. En élisant Yves Cazorla, les électeurs ont donc aussi choisi de tourner la page en sortant les sortants.

« Je constate que les habitants ont souhaité changer d’équipe », reconnaît Philippe Pecout. En veut-il à celles et ceux qui ont créé la situation délétère qui a conduit à cette élection partielle ? « Absolument pas, répond le maire sortant. Je ne regrette rien de mes choix, chacun a fait les siens. » S’il accuse le coup, Philippe Pecout se dit « pas abattu », et annonce d’ores et déjà que les cinq élus de son groupe qui siégeront au conseil municipal constitueront « une opposition constructive mais très vigilante », avec en ligne de mire la prochaine élection municipale, dans deux ans.

D’ici là, le plus dur commence pour Yves Cazorla et son équipe, qui n’auront donc que deux ans et deux budgets pour appliquer leur programme et être réélus. Tout sauf une mince affaire. Mais Yves Cazorla le promet : « on va s’y mettre. »

Et aussi : 

Le groupe d’Yves Cazorla obtient 24 sièges au conseil municipal et 5 à l’Agglo du Gard rhodanien. Celui de Philippe Pecout 5 sièges au conseil municipal et 1 siège à l’Agglo. Le conseil municipal d’investiture est a priori programmé pour samedi à 10 heures. Yves Cazorla y sera élu maire de la commune.

La réaction du Parti communiste français du Gard Rhodanien : « Le scrutin de Laudun l’Ardoise se termine par une élection par défaut. Le simulacre des listes apolitiques n’a pas participé à éclairer les citoyens de la commune qui ont plus procédé par élimination que par choix véritable. Absente de cette consultation la Gauche est la grande perdante de cette période. Il conviendra qu’elle réagisse dans l’union pour les prochaines échéances plutôt que de s’enferrer dans les aventures personnelles qui se terminent mal (...) Le PCF Gard Rhodanien sera attentif aux actions de la nouvelle majorité d’autant que pour certains dossiers il y a une urgence criante. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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