Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 10.06.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 1207 fois

AU PALAIS L'entraîneur de foot : "Si j'arrête le cannabis, je vais me mettre à boire !"

Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Habib ne manque pas de culot. En décembre 2017, ce quadragénaire de Pont-Saint-Esprit écope d'une nouvelle condamnation pour conduite sans permis.

Un mois plus tard, en janvier 2018, ce père de trois enfants, est arrêté au volant d'une voiture ! Mais plutôt que de faire profil bas, il demande le matricule du gendarme qui réalise le contrôle, avant de lui lancer :

- Toi, tu ne sais pas sur qui tu es tombé ! Tu n'es pas tombé sur le bon et tu vas le regretter !

À la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, ce mardi 5 juin, celui qui est actuellement au chômage et qui profite de son temps libre pour entraîner les enfants au football reconnaît qu'il a "fait n'importe quoi". Mais ce qui interroge surtout le président Jean-Pierre Bandiera, c'est cette consommation quotidienne de cannabis reconnue par Habib et qui semble difficilement compatible avec les valeurs du football.

- Pourquoi vous fumez du cannabis ?, interroge le magistrat.

- Si j'arrête, je vais me mettre à boire, répond-il maladroitement.

- Vous vous présentez comme un passionné de football, qui aime transmettre aux enfants, et vous dites au tribunal que c'est soit la drogue, soit l'alcool !, s'étouffe le président.

Habib ne bronche pas. Il écoute tout aussi religieusement la procureure requérir à son encontre une peine de cinq mois de prison ferme :

- Après être passé treize fois devant un tribunal, je n'en sais rien, moi, si votre place n'est pas en prison ? Au bout d'un moment, le tribunal va arrêter de lancer des perches à quelqu'un qui n'en fait absolument rien.

Mais, une fois de plus, le tribunal sera plutôt clément avec l'entraîneur en décidant d'ajourner sa peine au 5 mars 2019. Dans cette attente, Habib doit cesser toute consommation de cannabis et, surtout, décrocher son permis de conduire. S'il y parvient, sa peine sera certainement beaucoup plus légère lors de son prochain rendez-vous avec la justice.

Tony Duret

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