Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 25.09.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 504 fois

LE 7H50 de Franck Proust : « La Droite ne doit pas tomber dans le piège de Macron »

À huit mois des Européennes, Les Républicains se déchirent sur le cas du Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Entretien avec le Nîmois et président du groupe PPE (Parti Populaire Européen) France, Franck Proust.
Photo DR Franck Proust

Objectif Gard : La semaine dernière, vous avez voté contre une résolution du Parlement européen qui pointait les dérives autoritaires du Premier ministre hongrois et membre de votre groupe, Viktor Orbán. Pourquoi ?

Franck Proust : Déjà, c’était une résolution fourre-tout dans laquelle on confondait les problèmes d’immigration avec le problème de l’État de droit. Cela étant dit, je suis très attaché aux valeurs de l’État de droit. Je suis conscient du problème des organisation non-gouvernementales (ONG) en Hongrie, du fonctionnement des universités, de l'indépendance de la justice… Mais ostraciser, c’est "extrémiser" ! Viktor Orbán est membre de notre groupe et se dit attaché à la démocratie chrétienne. Les 6 et 7 novembre, nous avons un congrès à Helsinki (Finlande) où l’on doit choisir notre futur candidat pour la présidence de la Commission européenne. On discutera avec lui pour qu’il fasse des gestes forts sur l’État de droit.

Des gestes forts, c’est-à-dire ?

J’ai un socle de valeurs. Vous êtes bien placé à Nîmes pour le savoir puisque j’ai toujours combattu l’extrême-droite. J’entends que Viktor Orbán veut rester au PPE mais il doit accorder plus de liberté aux ONG, une indépendance plus grandes aux médias en Hongrie… Si les gestes ne sont pas là, je reverrai mes positions. Mais, d'abord, nous devons tendre la main et continuer le dialogue pour obtenir des avancées.

Comment expliquez-vous que votre famille politique, Les Républicains, se déchire sur le cas Viktor Orbán ?

Certains peuvent tomber dans le piège… Un piège tendu par le président de la République, Emmanuel Macron, qui veut résumer le débat des Européennes entre les pro-européens et nationalistes.

Posons la question différemment. Comme se fait-il que Les Républicains peuvent tomber dans le piège, comme vous dîtes ?

Il y a des réactions médiatiques… Chacun est fait différemment… Mais il ne m’appartient pas de juger. Emmanuel Macron cherche à diviser pour mieux régner. Il faut toujours être prudent, ne pas réagir à l’émotion et prendre un peu de hauteur. Tenez, quand Brice Hortefeux a lancé, en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la circulaire pour l’évacuation des camps des Roms, l’article 7 a bien failli être déclenché à l'Europe ! Aujourd'hui, 27 pays sont membres de l'Union. On est obligé de parler à tout le monde. D’ailleurs, c’est lorsque nous avons évacué les conservateurs britanniques que le Brexit a démarré !

Les Européennes, c’est dans huit mois. Où en est-on du projet des Républicains et de votre liste ?

Sur le projet, j’ai une réunion avec Guillaume Larrivé qui est en charge de rédiger le programme dans les détails. Cet été, à Menton, nous avons adopté sept piliers qui structurent notre programme. Il devrait être terminé d’ici la fin de l’année avant d’être adopté par le Conseil national des Républicains. Après, on choisira les noms de notre liste dans les deux premiers mois de l’année.

Et concernant le projet ?

Comme je vous l’ai dit, le débat des Européennes ne doit pas se résumer entre pro-européens et nationalistes. La droite ne doit pas tomber dans le piège de Macron ! Au milieu, il y a un espace politique. Un espace qui est pour une Europe de la réussite. Nous avons déjà parlé de l’arrêt de l’élargissement de l’Union ou du maintien de l’enveloppe financière de la Politique agricole commune (PAC). Nous devons également permettre à nos agriculteurs de toucher leurs aides en temps et en heure et non deux ans après, comme c’est le cas actuellement.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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