Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.09.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 694 fois

OCCITANIE Nîmes figure de proue de la médecine de catastrophe

La cité des Antonin a été choisi par l'Agence régionale de santé d'Occitanie pour accueillir le deuxième congrès international de médecine de catastrophe.
(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Les attentats sont commis pour que leurs victimes perdent le contrôle de leurs émotions, de leur vie quotidienne. Cela a toujours été le cas et le sera probablement toujours.

Sauf que depuis quelques années, les attentats ou accidents de masses deviennent plus nombreux et qu'il faut savoir gérer ces situations de crise humaine. Nîmes est située sur un emplacement stratégique à plus d'un degré. C'est certainement pour cette raison qu'un grand congrès était organisé sur la médecine de catastrophe. Réunissant quelque 400 professionnels de santé du grand Sud, ce rendez-vous était le deuxième du genre dans la Région.

" Monter en compétences car c'est un sujet majeur. " Les mots sont lâchés, ils sont là et lourds. Ils sont surtout clairement énoncés par Monique Cavalier, directrice générale de l'Agence régionale de santé en Occitanie. " J'ai voulu initier ce congrès, il y a deux ans, afin d'établir des lieux et des temps pour densifier notre expertise dans ce domaine. Nous savons être confrontés à ces événements. Nous confrontons nos expériences même avec les pays étrangers touchés par des attentats mais il est nécessaire de continuer dans ce sens afin de se perfectionner. Ces savoir-faire sont très particuliers. Il existe des défis de coordination, des dispositifs sont à mutualiser et des moyens sont à mettre en oeuvre. "

La première année à Toulouse, la deuxième à Nîmes. " Nîmes a un engagement historique avec son SAMU et ses urgences, on le sait et Nîmes est connue et reconnue pour ça. Nîmes est également au centre de la zone de défense et doit être à la charnière des actions interrégionales ", poursuit la directrice de l'ARS.

Pour ce congrès international, les pointures étaient nombreuses. Des intervenants de qualité et un auditoire des plus intéressés. Le professeur Jean-Emmanuel de la Coussaye, président de la commission médicale du CHU de Nîmes, s'exprime : " comme le disait Oscar Wilde, l'expérience est le nom que l'on donne à ses erreurs ! Analyser ses erreurs, trouver des mesures, écouter, comparer : tout cela permet de corriger et de prendre des idées qui fonctionnent. Surtout dans le domaine de la médecine de catastrophe où il faut travailler à plusieurs comme par exemple les secours et les médecins. Il faut toujours différencier les deux parties et nous étudions cela avec intérêt. La catastrophe a différentes facettes et il faut essayer de se préparer à tout ".

SAMU, CHU de Nîmes et ARS Occitanie étaient présents pour parler de la médecine de catastrophe dans notre Région (Photo Anthony Maurin).

Pour le docteur François Braun, président du SAMU-urgences de France, " la médecine de catastrophe prend ses racines en Occitanie et ça me plaît car il faut se préparer à être surpris. Regarder ailleurs et réfléchir en commun sur ces problématiques nous feront faire mieux la prochaine fois ". Nous ne sommes efficaces seulement une fois préparés et nous ne sommes préparés qu'une fois exercés. Le docteur Vincent Bounes, chef de service du SAMU 31, partage cette idée en y ajoutant d'autres notions. " On ne sait ni quand ni où mais on sait que ça va arriver et on n'est jamais prêts. On apprend de nos erreurs et aussi de celles des autres. C'est une réponse globalisée que nous essayons d'adopter. N'oublions jamais l'extraordinaire polymorphisme des attentats. L'inventivité humaine pour faire du mal n'a jamais de fin. "

Pour Éric Dupeyron, directeur général adjoint du Centre hospitalier universitaire de Nîmes (DG par intérim), : " pendant ces heures intenses, il nous faut continuer à faire vivre l'hôpital, se protéger, penser à l'accueil des blessés mais aussi des familles ou des interprètes quand cela est nécessaire... Il y a toute une logistique à mettre en place et nous nous rendons par exemple compte que les téléphones sont rapidement en manque de réseau. Il nous faut aussi penser à l'accompagnement psychologiques des professionnels quelques jours ou semaines après ces événements qui sont toujours marquants ".

Aux " plans blancs " déjà connus, s'ajoutent d'autres plus spécifiques. Tous sont réactualisés régulièrement et survolent l'ensemble des enjeux sanitaires. Quoi qu'il en soit, ce type de congrès fait des émules par sa qualité et sa pertinence. Toucher à ces sujets n'est pas chose aisée mais cela devient obligatoire. Nîmes s'en fait une spécialité et a elle aussi un rôle à jouer.

Anthony Maurin

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