Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.11.2018 - veronique-palomar - 4 min  - vu 841 fois

GRAU-DU-ROI Laurent Wauquiez rend visite aux pêcheurs

Escale au port et à la criée dans le "tour du Gard en 2 jours" du président des Républicains.
Face à Laurent Wauquiez, Paul Gros président de la Socomap (photo Véronique Camplan)

Dans le Gard pendant deux jours, Laurent Wauquiez, qui préside Les Républicains, a rencontré hier après-midi des pêcheurs du Grau-du-Roi. Visites de chaluts, de la criée …

Une découverte pour l'homme politique et l'occasion d'afficher ses points de vue et ses désaccords profonds avec le gouvernement Macron…

Arrivée des chaluts  (photo véronique Camplan)

15h35, arrivée quasi à l'heure prévue. L'heure où rentrent les chaluts et où la rencontre avec les pêcheurs va être possible. Autour des bateaux, une nuée de gabians, et dans le même temps, une autre nuée autour du responsable politique.

Accompagné de Franck Proust (député européen) à son arrivée, Laurent Wauquiez et son staff sont rejoints, entre autres, par la sénatrice Vivette Lopez, Pascale Mourrut collaboratrice parlementaire au sénat, deux représentants LR du Grau-du-Roi.

Voilà pour les amis politiques. Le monde la pêche n'est pas en reste de représentants. La visite est guidée par Paul Gros, président de la Socomap, (société coopérative des marins pêcheurs du Grau), on notera la présence de Perrine Curvilliers, représentante des pêcheurs pour l'organisation des producteurs, de David Papy, patron de pêche et président de la fête de la Saint-Pierre. Ne manque plus que la presse pour compléter la liste des protagonistes, en plus des locaux, un bon nombre de Parisiens avaient fait le voyage…

Chaluts en effervescence …

La pêche a été bonne (photo Véronique Camplan)

Direction les chaluts, où l'on s'affaire, le poisson doit être trié, mis en cagettes et acheminé vers la criée juste en face. Et ce le plus vite possible. Partout la pêche a été bonne. Les hommes s'affairent. Laurent Wauquiez, ne lâche pas son guide et monte à bord d'un premier bateau. La plupart des accompagnants restent à quai.

Le président LR découvre, questionne, interpelle. Les marins sourient, répondent, expliquent... Les poissons prennent place dans les cagettes éclaboussant un peu les chaussures des dames…  Le protocole avait prévu la visite d'une seule unité mais Laurent Wauquiez ne s'en inquiète pas et monte à bord d'un second bateau dont il visite la salle de machine, puis d'un 3e …

… et criée silencieuse

La criée au Grau-du-Roi (photo Véronique Camplan)

Rappel à l'ordre du staff et direction la criée. C'est là, qu'à peine sortie de l'eau, les poissons sont vendus lors d'enchères descendantes. De nos jours, l'endroit est silencieux, les enchérisseurs appuient sur des boutons pour stopper le défilement de l'enchère sur des tableaux.

Eh oui, on ne crie plus à la criée et l'exercice demande de la concentration. L'arrivée de la délégation en nombre et bruyante provoque quelques rappels au calme. Laurent Wauquiez trouve un interlocuteur prêt à laisser tomber ses achats du jour et s'assoie à côté de lui pour comprendre comment ça fonctionne.

Un gouvernement fou et hypocrite !

Point presse (photo Véronique Camplan)

Vient le moment du point presse. Nos confrères de la presse nationale n'ont qu'une consigne de leurs médias respectifs :  que le président LR s'exprime sur la crise des carburants et la manifestation de samedi. Pour parler du prix du gas-oil, chacun s'était dit que les marins pêcheurs allaient être un bon exemple de victime.  Non, le carburant représente un gros budget, mais leur gas-oil est détaxé. Mauvaise pioche.

Pressé de réagir quand même, Laurent Wauquiez ne mâche pas ses mots :  " ce que fait le gouvernement est une folie : il taxe le travail. Par exemple, sur un chalut, il y a un intérimaire qui fait 30 km par jour pour venir travailler. L'augmentation du carburant impactera vite son revenu ! Et le savez-vous?, poursuit-il, l'essence augmente elle aussi et personne n'en parle ! Pour contrer les taxes, Macron propose des subventions. II va prendre 15 milliards dans les poches des français en 4 ans et propose 3% de cette somme en subventions…"

"Il faut revenir au bons sens", s'exclame-t-il. "Je demande l'annulation de la hausse des taxes et le maintien des aides. Cela fait un an que j'en parle et que je suis le seul à le faire ! On ne résout rien avec des taxes et surtout pas la transition énergétique ! D'ailleurs, je ne vois que de l'hypocrisie et seul 20 % des montants de ces taxes serviront à la transition écologique, le reste ira renflouer les caisses de l'État! "

Aller au contact

"Je pense que l'on ne peux pas faire de la politique à partir de Paris. Il faut aller sur le terrain, rencontrer des gens et essayer de comprendre," martèle Laurent Wauquiez. "La manifestation de samedi est spontanée et c'est l'expression d'une population qui se sent incomprise. Alors je serai aux côtés des manifestants," déclare t-il, "et mon message sera clair : manifester sans bloquer et éviter les débordements pour ne pas faire le jeu d'un gouvernement qui fait une politique du pire et n'attend que ça. Pour le Premier ministre, la France qui fume des clopes et qui roule au diesel est une France condamnée. Pour moi, assure Laurent Wauquiez, ce sont des gens qui travaillent et qui ont du mal à s'en sortir. "

Une Europe qui vient d'en bas et des marins qui forcent les respect 

Satisfaite, la presse nationale laisse la place à des considérations plus locales. Les marins pêcheurs ont interpellé Laurent Wauquiez sur les réglementations européennes qui les pénalisent. Qu'a-t-il à leur répondre ? "Les pêcheurs ont besoin de règles et de cadres pour se sentir protégé, ils ont besoin de l'Europe et aucun d'entre eux n'est contre," précise le responsable politique en préambule.

"Mais l'Europe de la pêche ne tient pas comte des spécificités de la Méditerranée française et personne ne la défend. Encore une fois", répète-t-il," il faut partir d'en bas. Construire une Europe depuis la base, les réalités du terrain." Son ressenti sur les hommes qu'il vient de rencontrer ? "Des passionnés de leur job, souvent de père en fils. De vrais bosseurs qui inspirent un immense respect. Il faut que les Français soient fiers de leurs pêche!", conclue-t-il avant de filer vers l'étape suivante: une réunion publique au Grand Hôtel de Nîmes…

Quant à eux, les pêcheurs espèrent être entendus un jour par les politiques. Aujourd'hui, ils ont été écoutés. Peut-être compris. Pour savoir s'ils ont été vraiment entendus, il faudra attendre.

Véronique Palomar-Camplan

Véronique Palomar

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